Me voici confrontée à une première difficulté. La lettre k
n'est pas si fréquente dans la langue française, à peine quatre pages et demie
dans le Petit Larousse, et encore, grâce à nombre de mots d'origine étrangère.
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Or mon arbre généalogique présente une particularité :
en l'état actuel de mes recherches, il n'étend ses racines que sur un périmètre
strictement hexagonal. À ma connaissance, aucune incursion dans des États
proches ou lointains, pas d'autre immigration que celle de la campagne vers les
villes, rien qui puisse introduire une consonance un peu exotique.
Pas d'ancêtre caucasien amateur de képhir, russe buveur de
kwas, polynésien dopé au kawa ni d'anglophone consommateur de ketchup ;
pas davantage d'adepte des nourritures kasher ; pas le moindre kilt ni le
moindre kimono à l'horizon !
Du côté des départements français, cela ne vaut guère
mieux : pas d'ancêtre breton, emmitouflé dans son kabig, mordant à belles
dents dans un kouign-amann, avant d'embarquer sur son ketch, pas d'ancêtre
alsacien nourri de kouglof ni même de Dijonnais en train de déguster un
kir !
Alors, que me reste-t-il pour illustrer la onzième lettre de
l'alphabet ? J'hésite entre keepsake, kentia et kyrie.
Le kentia, parce que ce palmier originaire de
Nouvelle-Guinée, des îles Moluques ou de l'Australie, très utilisé autrefois en
décoration intérieure, figure sans doute sur une photo de salon d'hiver du
début du siècle dernier. Mais où, diable, l'ai-je rangée ?
Le kyrie, parce qu'on n'efface pas d'un trait de plume des
années d'éducation religieuse et des siècles de musique sacrée. Mais quel
rapport avec la généalogie, même si l'invocation "kyrie eléison"
figurait nécessairement dans toute messe paroissiale à laquelle assistaient mes
ancêtres ?
J'opte finalement pour le keepsake : "album
orné de gravures, de dessins ou d'aquarelles, associés à des textes, qu'on
offrait en cadeau à l'époque romantique",
nous dit le Petit Larousse (que je consulte décidément beaucoup ces jours-ci).
Il suffirait de peu de choses pour en faire un objet généalogique à l'usage de
mes petits-enfants : quelques photos, quelques dessins et quelques textes,
comme ceux que je m'efforce de produire dans ce blog. Avec un fil conducteur,
de A jusqu'à Z, en passant par la lettre K.
C'est malin, me voilà avec une nouvelle idée à faire et/ou à proposer !
RépondreSupprimerSi cela se fait, je dirai que c'est votre faute ;-)
Merci pour cette découverte.
De l'art de jouer avec les contraintes : super texte, Dominique.
RépondreSupprimerj'adore :) Hélène a raison, c'est un très joli texte, bravo
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