Pour clore ce défi, je vous propose une photo extraite de ma
collection personnelle. C'est la plus ancienne photo que je possède de mon
père.
Emmanuel enfant, Archives personnelles |
Il semble avoir cinq ou six ans et il pose en costume de
zouave. L'occasion de passer en revue un uniforme qui n'a pratiquement pas été
modifié, du moins en ce qui concerne la tenue d'apparat, depuis la création des
premières unités en Algérie en 1830 jusqu'à la dissolution du corps des zouaves
en 1962.
Sur la tête, un bonnet de feutre rouge, la chéchia. Sur le
gilet sans manche, une veste courte en drap bleu foncé, avec passepoils et
tresse garance. Un pantalon très ample, sans séparation dans l'entrejambe,
appelé sarouel, en principe de couleur garance lui aussi, et une très large
ceinture de laine bleu indigo. Enfin des guêtres de drap bleu foncé l'hiver et
de toile blanche l'été, sur des souliers cloutés de cuir noir.
Selon Wikipédia, l'aspect oriental de l'uniforme viendrait
de l'habillement des soldats au service de l'Empire ottoman, du temps de la
Régence d'Alger.
Tout ceci ne nous dit pas pourquoi Emmanuel pose dans une
telle tenue, dans le studio du photographe. Était-il invité à une fête
costumée ? Je l'ignore et n'ai jamais pensé à lui poser la question. Trop
tard, maintenant.
J'ai naturellement retourné la photo, dans l'espoir d'y
glaner quelque information supplémentaire. Il s'agit d'un format carte postale,
avec un emplacement pour l'adresse et un autre pour la correspondance. Y figure
un nom connu des spécialistes : "R. Guilleminot, Boespflug et
Cie – Paris", avec un logo à tête de cheval. Cette société,
créée au début du siècle dernier, fabriquait des papiers photographiques, des
plaques et des films. Le siège était 22, rue de Châteaudun, dans le 9e
arrondissement. Le nom a disparu en 1995, semble-t-il, lorsque l'entreprise fut
absorbée par la société Bergger, elle aussi bien connue des photographes.
Mais la carte postale est restée muette sur le choix du
costume. Cette touche d'exotisme continuera à m'intriguer longtemps encore.
Bonjour Dominique
RépondreSupprimerje rattrape mon retard de lecture :)
Quelle drôle d'idée de photographier un enfant en costume de zouave à Paris.
De quand date la photo ? Est ce à l'époque de l'Exposition Coloniale? J'imagine qu'il y a eu un grand vent d'exotisme à Paris à l'époque.
Non, mon père étant né en 1909, je situe plutôt la photo vers 1913 ou 1914. L'exposition coloniale a eu lieu en 1931, si je ne m'abuse. Mais cela n'explique pas le choix du costume, je suis tout à fait d'accord avec toi.
RépondreSupprimerEn cliquant sur un lien de blog je suis tombee sur votre blog. Je me suis faite expliquee que les parents de l'epoque, fiers de la force de leur armee, achetaient des deguisements de soldats dans les grands magasins et en habillaient leurs enfants.
RépondreSupprimerMerci pour cette information.
RépondreSupprimerDans les années 1940,et sans doute après, en Anjou,pour les processions des Fêtes Dieu,on habillait ainsi les enfants, Zouaves,St Jean-Baptiste et sa peau de mouton, Enfant Jésus portant sa croix ,Anges...
RépondreSupprimerJe possède aussi des photographies,format cartes postales de cette époque.
(J'ai lu que les zouaves rappelaient le corps militaire volontaire,qui fut levé pour protéger le Pape des attaques de Garibaldi en Italie ??)
La photo présentée ici est plus ancienne. À mon avis, elle est antérieure à la Première Guerre mondiale.
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