"Le serger est un ouvrier fabricant des étoffes ou
tissus de laine, de la serge" nous dit
D. Chatry dans Les Métiers de nos ancêtres.
Le Petit Larousse tente de nous éclairer en s'y reprenant à
deux fois. La serge est un "tissu de laine dont l'armure est celle du
sergé", ce qui fait progresser
considérablement la connaissance, vous en conviendrez, d'où cette
précision : le sergé est une "armure utilisée pour le
tissage d'étoffes à côtes obliques".
En cherchant sur les sites marchands d'Internet, je
m'aperçois que le tissu sergé est réputé robuste et solide, ce qui est fort
utile pour les vêtements professionnels et les uniformes. Je me demande
d'ailleurs si ce n'était pas le tissu utilisé pour confectionner les jupes
plissées bleu marine qu'il m'a fallu arborer durant toute ma scolarité ?
Mais foin des digressions, revenons à la généalogie. La
première fois que j'ai rencontré un "serger", je suis tombée dans le
panneau et l'ai instantanément rebaptisé "berger" !
Impardonnable, je vous l'accorde, mais j'étais néophyte.
Mon ancêtre serger s'appelle Philbert Charles Chardron et il
est né le 4 novembre 1741 au bourg de Meslay-du-Maine, dans l'actuel
département de la Mayenne. Il fut baptisé le même jour. Son parrain n'est autre
que le "vénérable et discret Philbert René Duchesne prêtre curé dudit
Mellay" et sa marraine, Marie Duval,
veuve de René Denot marchand, signe elle aussi l'acte de baptême d'une main
assurée.
Les parents de Philbert, Pierre Chardron et Renée Besnier,
se sont mariés en mai 1715 et ont donné le jour à treize enfants entre 1716 et
1741, dont la moitié au moins meurt en bas âge. Le père est qualifié
successivement de tireur de laine, de marchand et de journalier. Il ne semble
pas savoir signer.
Philbert est le dernier de la fratrie. Il se marie en
janvier 1769, à vingt-sept ans, avec Marie Briceau qui en a vingt-trois. C'est
alors qu'il est qualifié de garçon serger. Son nom est quelque peu écorché en
"Chardon", comme il le sera régulièrement dans les actes de baptême
de ses enfants, mais il signe bien "ph chardron" ou parfois "philberth chardron". Le couple aura neuf enfants entre décembre
1769 et octobre 1785, au rythme d'un tous les deux ans.
Dès l'acte de baptême de sa fille aînée, Philbert est
qualifié de marchand et il en sera ainsi régulièrement par la suite.
Travaille-t-il alors avec François Robineau, marchand serger, présent à son
mariage en tant que curateur de son épouse Marie Briceau ? C'est possible.
AD Mayenne 4E184/3 vue 361/392 |
Philbert Chardron décède en août 1795, à l'âge de
cinquante-trois ans, dans sa maison située dans le bourg de Meslay-du-Maine,
huit ans après son épouse.
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