De quelle région vos ancêtres sont-ils originaires ? Si
vous effectuez un tour de table ou si vous jetez un œil sur les blogs des
généalogistes, vous obtiendrez des réponses très variées. Certains se
concentrent sur la Bretagne ou sur l'Auvergne, d'autres explorent les paroisses
italiennes, d'autres encore s'usent les yeux sur le gothique allemand ou sur
l'alphabet cyrillique… sans parler d'horizons parfois plus lointains encore.
Pour ma part, je reste cantonnée à l'intérieur de l'hexagone.
Mais, Dieu merci, la plupart des archives de l'état civil sont désormais numérisées,
car j'ai déjà consulté les registres d'une bonne quinzaine de
départements !
Cela s'est déroulé au rythme de leur mise en ligne. J'ai
commencé par le Maine-et-Loire et la Mayenne, j'ai fait un tour sur le site des
archives municipales de Pau, je suis revenue vers Paris, j'ai filé en direction
de la Drôme, puis effectué des crochets vers les Vosges, les Deux-Sèvres et la
Manche. Nouvelle incursion dans le sud, avec les Pyrénées-Atlantiques et la
Haute-Garonne. Puis la Moselle, le Loir-et-Cher, la Vendée, les Landes et, tout
récemment, les Hautes-Pyrénées. Sans oublier de brefs passages en Charente-Maritime,
dans le Cher ou dans l'Orne…
Bref, s'il fallait l'inscrire sur une carte de France, une
trajectoire en zigzag !
Pourquoi une telle diversité d'origines, me direz-vous ?
Je répondrai : les hasards de l'histoire. Sans la guerre de 1939-1945, peu
de chances qu'un aviateur parisien rencontrât une infirmière paloise, et je ne
serais pas là pour le raconter. Même si leurs trajectoires s'étaient déjà croisées
à leur insu, lorsque mon père effectua une période d'entraînement militaire à
Pau, en septembre 1933.
Les transformations économiques du XIXe siècle
ont notamment entraîné des migrations de la campagne vers la ville et de la
province vers Paris. C'est ainsi que trois fils de paysans normands vinrent
tenter leur chance comme peintres en bâtiment dans la capitale et que l'un
d'eux rencontra sur la butte Montmartre une crémière solognote.
Mais les carambolages les plus spectaculaires proviennent
sans doute de deux militaires lancés comme des boules de billard sur le tapis
vert de l'hexagone : l'un parti des bords de la Loire, l'autre des confins
du Vercors, parcourant le territoire national au hasard des garnisons, pour
finir leurs jours au pied des Pyrénées, auprès d'épouses nées l'une à Metz et
l'autre à Strasbourg !
Et c'est pourquoi je zappe aujourd'hui d'un département à
l'autre…