mardi 7 juin 2016

F comme fioritures

"Ornement qui ajoute à l'élégance de quelque chose ou qui, en nombre excessif, constitue une surcharge" nous dit le Petit Larousse illustré.

C'est l'un des menus plaisirs de la généalogie : au détour d'un feuillet, dans les registres paroissiaux les plus anciens, vous découvrez soudain un scribe, nostalgique des enluminures médiévales sans doute, qui a dessiné une magnifique lettrine ! Vous l'imaginez trempant sa plume dans l'encrier, lissant la page du plat de la main et tirant la langue pour tracer les pleins et les déliés.

AD Drôme Alixan 1553-1629 vue 9/171

J'en ai découvert plusieurs spécimens dans les archives du XVIe et du début du XVIIe siècle, que je peine ô combien à déchiffrer par ailleurs, puis la tradition semble s'estomper ensuite. Ne subsistent alors que les timbres indiquant que les registres ont été cotés et paraphés, conformément à un édit royal. Ils ne manquent pas de charme non plus, en dépit de leur aspect "mécanique", mais ils n'ont pas ce caractère unique des majuscules ou des figurines imaginées par le desservant d'une paroisse pour orner la première page de son registre.

AD Maine-et-Loire Concourson-sur-Layon 1692-1742 vue 9/361

Et je ne vous parle pas des ruches, ces élégants entrelacs qui parachèvent la signature(1) des plus lettrés de nos ancêtres et de leurs contemporains.

AD Maine-et-Loire Angrie 1632-1674 vue 4/252

Un seul regret : ne pas avoir fait un relevé systématique de ces fioritures, au fil de mes trouvailles, dès le début de mes recherches…



(1) Voir à ce sujet l'ouvrage de Thierry Sabot, Les signatures de nos ancêtres, ou l'apprentissage d'un geste, Éditions Thisa, Théma – Histoire et généalogie n°3, ISBN 978-2-918315-05-6

8 commentaires:

  1. J'ai donc croisé des signatures avec des ruches

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    1. Eh oui ! Certaines sont d'une incroyable complexité : comment nos ancêtres pouvaient-ils mémoriser de tels entrelacs ? peut-être s'exerçaient-ils longuement ?

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  2. Cela mériterait un album de photos ces belles fioritures

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  3. Merci, je suis contente d'avoir appris un nouveau mot de vocabulaire aujourd'hui
    Maintenant je vais me faire aussi ma petite collection de ruches car j'en ai croisées souvent

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  4. Nous pourrions remettre au goût du jour l'usage des ruches dans nos signatures.

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    1. Cela nécessiterait un certain entraînement, mais pourquoi pas ?

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  5. Bien qu'étant plus que novice en généalogie comme en graphologie (est-ce le bon terme ?), il me semble distinguer dans le modèle de ruche présenté le dessin des initiales L et F du signataire "Le François".
    Merci pour ce partage de découvertes tant esthétiques qu'émouvantes.
    Jean-Xavier LOURDEAU

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  6. Dans ce cas, on parle plutôt de paléographie, mais vous avez sans doute raison, il y a peut-être un L et un F entrelacés. Bravo !

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