lundi 28 décembre 2015

Trêve des confiseurs, à nouveau

Chers lecteurs, 2015 s'est écoulé avec ses joies et ses peines et nous voici à l'aube d'une année nouvelle. Je vous souhaite de joyeuses fêtes en famille et entre amis.

Vous savez quoi ? En 2016, année bissextile, vous aurez une journée supplémentaire pour vos recherches généalogiques, alors profitez-en !


La parution reprendra début janvier, dopée par quelques bulles de champagne, du moins je l'espère…

lundi 21 décembre 2015

Jetons un regard en arrière

C'est la saison des bilans et je ne dérogerai donc pas à la tradition en ce mois de décembre 2015.

Quelques chiffres

Ma base de données compte aujourd'hui 834 ascendants directs, dont deux à la seizième génération, onze à la quinzième et dix-sept à la quatorzième ! Ce qui me vaut quelques incursions dans le calendrier julien.

Ces plus lointains ancêtres sont tous originaires de l'actuel département du Maine-et-Loire : est-ce parce que les archives y sont particulièrement bien conservées ou ai-je une attirance particulière pour cette région ? les deux, sans doute.

J'ai donc 88 ancêtres supplémentaires par rapport à l'année précédente. Mes progrès marquent un léger mais prévisible ralentissement : les difficultés augmentent au fur et à mesure que l'on s'éloigne dans le temps.

Source Heredis 2015

Si j'examine les générations les plus proches et notamment les histogrammes placés par Heredis en face de chaque individu, je constate avec plaisir que j'ai collecté quasiment tous les actes principaux (NMD ou BMS) sur les six premières générations. À la quatrième génération, il ne manque plus que l'acte de décès d'Emmanuel Letourneau (marié trois fois, dont une dernière fois à Nantes en 1911, insaisissable voyageur de commerce !) et celui de Jeanne Pinier à la cinquième génération (peut-être à Angers après 1901). Quelques manques aussi à la génération précédente, notamment trois actes de mariage, égarés dans des registres lacunaires…

Quels ont été les faits marquants de cette année ?

En premier lieu, des documents transmis par une lectrice de ce blog. Alertée par un billet intitulé "Des ancêtres qui donnent du fil à retordre", elle découvre que j'ai comme elle des aïeux dans le val d'Azun et, dans la foulée, me transmet divers documents, dont un précieux pacte de mariage. Noël en juillet ! Je ne la remercierai jamais assez. Cela m'a permis de franchir quelques étapes, en attendant la mise en ligne des archives des Hautes-Pyrénées.

Deuxième événement, qui m'a procuré des actes de naissance et de décès : un tour aux Archives municipales de Pau et à celles de Lons, afin de préciser quelques dates concernant la branche maternelle de ma famille.

Auparavant, une visite au Salon du XVe arrondissement, au printemps dernier, pour éliminer une épine généalogique, celle du mariage de Pierre Letourneau et de Marie Chardron le 28 août 1792, en pleine tourmente révolutionnaire. Sans les relevés d'une association de la Mayenne, je n'aurais jamais eu l'idée de chercher dans les registres de Ruillé-Froid-Fonds !

Une fructueuse matinée aux Archives de la RATP, plus récemment, pour y consulter un dossier du personnel contenant de nombreux documents et une photographie de mon grand-père paternel. Je n'ai pas encore fini d'en exploiter toutes les informations.

Des incursions dans la presse ancienne, qui par le biais d'annonces légales, au détour d'une saisie immobilière, en révèlent un peu plus sur mes ancêtres de la Drôme.

Incursion également dans la guerre de 1914-1918, par le biais de la fiche matricule du Docteur Lacoste (l'occasion de se pencher sur l'organisation des services de santé durant la Grande Guerre) et par l'indexation de quelques fiches des Morts pour la France, à partir des livres d'or de deux ou trois communes de la Manche.

Bref, une année plutôt fructueuse. Lieux, sources, patronymes, prénoms, professions, medias, tous les compteurs ont tourné dans le bon sens.

J'ai même ajouté un département supplémentaire à la liste pourtant déjà fournie des lieux de vie de mes ancêtres : l'Orne. Louise du Jarrier (Sosa 715, génération 10) a été baptisée et s'est mariée à Méhoudin, au sud de la forêt des Andaines et aux confins de l'actuel département de la Mayenne. De quoi faire pâlir d'envie l'un de mes cousins, qui restaure avec passion un ensemble manorial dans le bocage domfrontais et qui ne détesterait pas se trouver des ancêtres dans la région ! Pas de chance, cousin, il s'agit là de la branche paternelle de ma famille…


Un bilan plutôt positif, donc, pour cette année 2015 fertile en découvertes et la ferme intention d'approfondir mes recherches sur les différentes branches de la famille, en exploitant davantage les ressources documentaires, au-delà des simples registres de l'état civil.

lundi 14 décembre 2015

Deux ou trois choses que je sais de lui…

La consultation du dossier de mon grand-père paternel aux Archives de la RATP(1) va me permettre d'en apprendre davantage à son sujet. Après l'avoir rapidement parcouru pour en découvrir le contenu, il est temps que j'en reprenne chaque feuillet en détail.

Je commence par la fiche de renseignements que Frédéric Chancé a sans doute remplie lorsqu'il postulait un emploi à la Compagnie du Chemin de fer métropolitain de Paris, la CMP. Il y énumère ses antécédents.

Source : Archives de la RATP

J'y apprends qu'il a travaillé durant deux ans et demi chez Monsieur Hoche aîné, marchand drapier 2, rue Colbert à Paris, avant d'entrer en juillet 1883 chez Messieurs Soehnée et Pegé, également marchands drapiers, cette fois au 28 de la rue Feydeau. Frédéric y reste jusqu'au 1er octobre 1886.

Du 1er novembre 1886 au 13 septembre 1893, il est employé chez Maître Saranne, huissier à Paris, dont l'étude est située au 6 bis rue du Quatre-Septembre.

Enfin à compter du 2 novembre 1893, il est employé aux écritures chez Monsieur Abel Goubaud, éditeur de journaux de mode 3, rue du Quatre-Septembre. Il quitte l'entreprise le 30 avril 1901, pour cause de restriction de personnel, dit-il. Une rapide incursion sur le site de Gallica m'apprend au passage qu'Abel Goubaud était notamment l'éditeur du Moniteur de la Mode.

Plusieurs remarques me viennent à l'esprit. En premier lieu, mon grand-père paternel a commencé à exercer une activité salariée fort jeune. Il était né en juin 1865 (sous le Second Empire, donc) ; un rapide calcul permet de constater qu'il a dû entrer chez Hoche au plus tard en janvier 1881, deux ans et demi avant de passer chez Soehnée et Pegé. Il avait donc tout juste quinze ans à ses débuts dans la vie active. Quarante-trois ans plus tard, il aura la même exigence envers son fils, en lui signifiant qu'au sortir du lycée il était temps de commencer à gagner sa vie : mon père entra comme commis chez un agent de change… à quinze ans et demi !

Deuxième remarque, ses différents emplois se situent dans un étroit périmètre autour de son domicile. Frédéric a vu le jour au domicile de ses parents 74, rue de Richelieu, dans le 2e arrondissement de Paris, à deux pas de la Bourse. L'adresse qu'il indique ensuite, notamment lors du conseil de révision, est le 8, rue du Quatre-Septembre, mais en réalité il s'agit du même immeuble, situé à l'angle des deux artères(2). Or la rue Colbert donne dans la rue de Richelieu à la hauteur de la Bibliothèque nationale et la rue Feydeau aboutit également rue de Richelieu, un peu plus au nord.

Quant aux deux autres employeurs, l'un est situé dans l'immeuble mitoyen du 8, rue du Quatre-Septembre, et l'autre dans l'immeuble en face ! Voilà qui réglait la question du transport domicile-travail.

Troisième réflexion : je pense que Frédéric a connu près de dix-sept mois d'inactivité avant d'entrer comme garde, puis comme chef de train, à la CMP ; en effet, il quitte la maison d'édition fin avril 1901 et il ne devient salarié de la compagnie que le 22 septembre 1902.

Ces quelques lignes sur une fiche de renseignements dans le dossier du personnel m'en apprennent déjà beaucoup sur mon grand-père paternel.


(1) Voir le billet paru le 30 novembre 2015.

(2) La rue du Quatre-Septembre, qui s'est d'abord appelée rue Réaumur prolongée, puis rue du Dix-Décembre, a été percée en 1868, trois ans après la naissance de mon grand-père.

lundi 7 décembre 2015

Nouvelle entrée dans ma bibliothèque

J'ai reçu il y a quelques jours par la poste un livre de 311 pages(1), intitulé "Et vive le Roy quand même !", sous-titré Mémoires inédits d'un soldat vendéen de 1793 à 1815.

Il présente la particularité d'avoir deux auteurs : le premier, Julien–Gabriel Vallée, né en 1774 à Soulaines-sur-Aubance dans l'actuel département du Maine-et-Loire, a pris les armes lors du soulèvement consécutif à la levée de 300 000 hommes par la Convention, en mars 1793. Le second, Jean-Luc Neau, est l'un de ses descendants.

J'ai rencontré ce dernier à l'époque où je suivais mon époux dans ses missions à l'étranger. Nous habitions le même immeuble à Kinshasa, il œuvrait sur le même chantier, nous partagions les mêmes loisirs et une passion commune pour la photographie.

Il avait déjà entrepris (je vous parle de Jean-Luc) des recherches généalogiques sur sa famille, alors que je savais à peine qu'un de mes arrière-grands-pères était lui aussi originaire du Maine-et-Loire. Plusieurs décennies plus tard, alors que j'avais enfin mis le nez dans les papiers et les photos de famille, je reçus un jour un courriel : nous avions des ancêtres communs du côté des coteaux du Layon !

Ce qui me vaut aujourd'hui cette dédicace :"À mes amis et cousins inattendus…"


Mais revenons à l'ouvrage. L'avant-propos décrit en quelques pages le chemin mouvementé du manuscrit depuis sa rédaction par Julien-Gabriel Vallée entre 1854 et 1856, alors que l'homme âgé de quatre-vingts ans revenait sur ses aventures de jeunesse, jusqu'au moment où l'un de ses descendants a eu les liasses entre ses mains.

Imaginez un instant qu'un de vos ancêtres a légué à la postérité quelques cahiers où il relate les événements historiques majeurs auxquels il a participé entre vingt et quarante ans : quel fabuleux cadeau !

Le récit est divisé en quatorze courts chapitres où l'on suit pas à pas l'épopée du jeune homme, ainsi que des cartes et des illustrations, dont plusieurs de la main de Jean-Luc Neau. Les annexes nous en apprennent davantage sur les membres de la famille Vallée, sur les personnes citées dans le manuscrit et sur les lieux qui jalonnent le parcours de Julien-Gabriel.

Un lexique, des compléments historiques et une bibliographie complètent l'ouvrage. Bref, le livre intéressera tous ceux dont les ancêtres ont participé, d'un côté ou de l'autre, à ce tragique épisode de la Révolution dans les départements de l'ouest.




(1) Disponible auprès de Jean-Luc Neau, 1 rue de la Thibaudière 49250 La Ménitré Tél : 06 03 03 34 74/Courriel : betneau@gmail.com