J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises dans ce blog François
Morel. Ma grand-mère, ma mère et ses soeurs l'évoquaient avec déférence et son
portrait en uniforme, cheveux grisonnants, la Légion d'honneur épinglée sur la
poitrine, occupait une place de choix dans l'appartement de ma tante
Jacqueline.
Bref, c'était un personnage important sur lequel couraient
nombre d'anecdotes qui relevaient sans doute davantage de la légende familiale
que de la vérité historique. J'avais bien tenté, il y a une vingtaine d'années,
d'obtenir son acte de naissance en écrivant à la mairie concernée, mais faute
de réponse, je n'avais pas poussé plus loin mes recherches à l'époque.
J'en sais aujourd'hui davantage, même si je n'ai pas encore
consulté son dossier au Service historique de la Défense. Grâce aux registres
d'état civil de la Drôme, désormais en ligne, d'abord.
François Maurice Morel est né le 1er frimaire an
IX de la République, soit le 22 novembre 1800, à Peyrus. Ses parents
habitent dans la grand'rue de ce village de la Drôme, au pied du plateau du
Vercors, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Valence.
Le père, Antoine Morel, exerce alors le métier de foulonnier[i]
et ne signe pas l'acte de naissance de son fils, faute de savoir écrire. Dans
les actes qui jalonnent la vie d'Antoine Morel, celui-ci est successivement
qualifié d'agriculteur, de marchand, puis de cabaretier et d'aubergiste. Cela
lui permet sans doute d'assurer une certaine instruction à ses enfants qui
seront tous au moins capables de signer leur acte de mariage.
La suite de l'histoire, je la connais grâce au "carnet
Morel", un cahier à couverture verte miraculeusement parvenu jusqu'à moi,
et dans lequel François Morel a soigneusement recopié de sa propre main les
documents importants qui ont jalonné sa vie : diplômes, lettres, ordres de
mission, états de service…
Le "carnet Morel", Archives personnelles |
J'ai également retrouvé dans la bibliothèque de mes parents
un traité de médecine en sept volumes, édité à Paris en 1770, qu'il avait
acquis d'occasion, sans doute pour parfaire ses connaissances dans ce domaine.
Les livres ont une belle reliure en cuir, un peu usée par le temps, et mon
ancêtre a indiqué sur la première page le prix payé pour les obtenir, que je
peine à déchiffrer.
Traité de médecine daté de 1770, Archives personnelles |
François Morel âgé, Archives personnelles |
[i] Ouvrier qui
pratique le foulage des draps de laine et/ou qui dirige un moulin à foulon,
selon Wikipédia.
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