J'ai maintes fois entendu ma grand-mère prononcer ce nom,
sans y prêter attention. Aujourd'hui qu'elle n'est plus là pour évoquer ses
souvenirs, je consulte les papiers de famille pour chercher à en savoir
davantage.
Source Photopin |
C'est dans ce village, à proximité immédiate
d'Oloron-Sainte-Marie, que Julia et son époux Maurice Maitreau s'installèrent
durant les premières années de leur mariage. Ils y habitèrent (combien de
temps ?) une vaste demeure aux allures de château. La maison existe
toujours, elle abrite aujourd'hui un centre équestre : clin d'œil à mon
grand-père maternel qui garda jusqu'à sa mort la passion des chevaux !
À ma connaissance, aucun des enfants du couple ne naquit à
Goès, mais les deux aînés, Suzanne et Paul, y passèrent une partie de leur
enfance. En atteste cette mention au dos d'une image pieuse : "Souvenir
de notre première communion, Église de Goès, 17 août 1913".
Maurice ne pouvait guère s'éloigner d'Oloron, où il
remplissait les fonctions de greffier auprès du Tribunal civil. Il communiquait
donc par courrier avec ma grand-mère, lorsque celle-ci rendait visite à ses
parents et, à cette occasion, séjournait à Pau. Quelques-unes de ces lettres
sont parvenues jusqu'à moi. Elles reflètent le mode de vie délicieusement
suranné des années qui précédèrent la guerre de 1914.
J'en extrais les phrases suivantes. Le 15 novembre
1903 :
"Cette après-midi, comme le temps s'était un peu
éclairci, j'ai fait une petite promenade à cheval."
Le 19 août 1905 :
"Les troupes vont cantonner à Goès et à Précilhon
pendant les manœuvres ; nous sommes sûrs d'avoir des hôtes. Comment
ferons-nous ?"
Le 14 mars 1906 :
"Marie va s'occuper de faire les chambres,
l'argenterie, etc…"
Mais le passage que je préfère, c'est celui-ci, écrit le
18 juillet 1907 :
"Le séjour à Goès est bien triste sans ma petite
femme et sans mes chers petits. C'est si grand chez nous, si tranquille quand
la petite famille n'y est plus. Pas de tapage, pas de bruit, pas de cris, pas
de rires, la désolation quoi !
Il me tarde de vous y revoir tous. À bientôt donc ;
je vous ramène tous lundi."
Je ne résiste donc pas à l'envie de vous montrer une
photographie prise durant cette Belle Époque.
Source Archives personnelles |
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