Vous êtes formidables ! Grâce à la mobilisation qui
s'est spontanément manifestée dès lundi dernier, je commence à y voir plus
clair. La preuve, si besoin était, de l'utilité d'un blog.
Un grand merci tout d'abord à Sophie Boudarel, qui a relayé
mon article sur Twitter et activé ses réseaux. Un grand merci également à
Chantal et à Marie-Dominique qui n'ont pas hésité à faire appel à leurs
relations pour éclairer ma lanterne.
Je profite de l'occasion pour vous signaler le Musée en ligne de l'officier français de 1918 à 1940(1),
un site extrêmement riche en informations et abondamment illustré. Un
incontournable pour qui s'intéresse à l'histoire militaire de l'entre-deux
guerres. Certes, il concerne exclusivement l'armée de terre, mais Laurent, son
auteur, n'en a pas moins répondu avec une grande célérité à mes questions. Il
m'a également transmis des documents sur le sujet.
A priori, il s'agit donc d'un poignard de sous-officier de
l'armée de l'air, modèle 1934. Ce poignard, d'une quarantaine de centimètres de
long, se porte avec la tenue d'apparat. Il est normalement orné d'une dragonne
et le fourreau est fixé au ceinturon grâce à deux bélières de longueur
différente. Il figure également sur l'insigne de l'École de l'Air de
Salon-de-Provence.
L'objet qui m'intrigue n'est vraisemblablement qu'une
reproduction à échelle réduite, puisqu'il mesure 14,5 centimètres. Et
comme souvent en matière de généalogie, les réponses obtenues soulèvent
d'autres questions… Je vous explique.
Après avoir été élève pilote au Centre d'aviation militaire
d'Angers, d'avril à septembre 1928, et avoir obtenu son brevet de pilote le
15 septembre de la même année, mon père a aussitôt devancé l'appel (il
relevait en principe de la classe 1929).
Collection personnelle |
Il a tout d'abord été envoyé à l'école pratique d'aviation
d'Istres jusqu'en janvier 1929, puis affecté au 32e régiment
d'aviation à Dijon. Renvoyé dans ses foyers, selon l'expression consacrée, le
19 septembre 1929, après douze mois de service militaire, il effectue des
périodes d'entraînement d'une quinzaine de jours au cours des quatre années
suivantes : à Orly en juillet 1930, mai 1931 et
juillet 1932, à Pau en septembre 1933. Informations tirées de son
carnet de pilote et de son livret militaire, précieusement conservés dans une
pochette en cuir.
À l'époque, pas de poignard d'apparat, ce n'est que par une
circulaire de juillet 1934 que les officiers et sous-officiers de l'armée de
l'air en sont dotés.
Le 2 septembre 1939, mon père, sergent de réserve, est
rappelé sous les drapeaux par la mobilisation générale. Il est affecté au
Centre d'instruction de bombardement (C.I.B.) de Pau. Il y passe toute la
période de la "drôle de guerre", épousant au passage la jeune
infirmière de la Croix rouge qui a soigné son angine… mais ceci est une autre
histoire, que je vous ai déjà contée(2).
Pas de poignard visible, sur la photo de mariage.
Démobilisé le 29 juillet 1940, il réintègrera brièvement
l'armée de l'air en mai 1945, sur la base de Châteauroux, pour rejoindre
définitivement la vie civile en janvier 1946. Difficile de former des pilotes,
dès lors que l'armée manque cruellement d'appareils ! Est-ce à ce
moment-là qu'il fit l'acquisition du poignard modèle réduit ? Mystère…
Mais je compte sur le prochain atelier de formation aux
archives militaires, auquel je suis inscrite, pour savoir où chercher.
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