Je poursuis l'étude des documents collectés cet été à Pau,
histoire de découvrir quelles étaient les opinions politiques de mon grand-père
maternel :
"M. Maitreau qui
n'avait jamais fait de politique entre pour la première fois au conseil
municipal, c'est un républicain très sûr dont l'action sera heureuse au sein de
la municipalité." (mai 1925)
Collection personnelle |
"M. Maitreau
occupe à Oloron une place beaucoup plus effacée. Républicain de gauche comme
MM. Gabe et Vignau." (mai 1929)
"M. Maitreau
républicain de gauche qui occupe aujourd'hui la place de premier adjoint
apportera à M. Vignau toute la collaboration désirable." (novembre
1932)
Tels sont les commentaires inscrits dans la colonne
Renseignements généraux, sur les feuillets relatifs aux élections municipales
d'Oloron-Sainte-Marie, que j'ai pu consulter aux Archives départementales.
L'Alliance
démocratique
Mais à quoi correspond ce qualificatif de républicain de gauche ?
Mes connaissances sur les partis politiques de la Troisième
République sont plutôt limitées, même si la période 1919-1939 était inscrite au
programme d'histoire de terminale, à l'époque où je passais le baccalauréat, période
à nouveau étudiée en classe préparatoire les deux années suivantes !
Les recherches sur internet me conduisent à un article sur
l'Alliance démocratique. Cette appellation ne m'évoque rien, tentons d'en
apprendre davantage.
Il s'agit en fait d'une formation fondée en 1901 par des
hommes politiques français qui ont laissé peu de traces dans la mémoire
collective.
D'après Wikipédia, l'Alliance démocratique, qui connut
plusieurs appellations[1]
au fil du temps et dont les membres sont régulièrement qualifiés de
républicains de gauche, est une "formation
de centre gauche glissant au centre droit" ! À la fois laïque et
libérale, semble-t-il. Toujours d'après l'article, un des piliers, avec le
parti radical, des multiples gouvernements qui se succédèrent jusqu'à la fin
des années 1930.
Des figures
marquantes
En lisant attentivement l'article, je relève deux noms qui ne me sont pas
inconnus : Raymond Poincaré et Louis Barthou.
Raymond Poincaré (1860-1934), député de la Meuse, fut plusieurs
fois ministre, Président du Conseil en 1912, Président de la République de 1913
à 1920, sénateur après la Première Guerre mondiale, puis à nouveau Président du
Conseil de 1926 à 1929. On lui doit notamment le passage, le 25 juin 1928,
du franc germinal créé par Bonaparte en 1803 au franc Poincaré : la
contrepartie en or du franc avait alors été divisée par cinq (dévaluation de
80 %, une paille !).
Quant à Louis Barthou (1862-1934), tous les Palois
connaissent son nom.
Béarnais, né à Oloron-Sainte-Marie, élève au lycée de Pau de
1875 à 1880, il a donné son nom à ce même lycée ainsi qu'à l'une des rues du
centre ville, à proximité de la place Royale.
Député des Basses-Pyrénées jusqu'en 1922, puis sénateur, il
fut plusieurs fois ministre et brièvement Président du Conseil en 1913. Ce même
Louis Barthou, alors ministre des Affaires étrangères, fut mortellement blessé
à Marseille le 9 octobre 1934, lors de l'attentat qui coûta également la
vie à Alexandre 1er de Yougoslavie.
Affaire à
suivre ?
Mais revenons plus modestement à Maurice Maitreau. Il me
faudrait maintenant feuilleter les procès-verbaux des réunions du conseil
municipal aux Archives communales d'Oloron (ouvertes un seul après-midi par
semaine, sur rendez-vous : une visite à anticiper soigneusement, donc).
Bref, je peux d'ores et déjà ouvrir la liste des points à
examiner lors d'un prochain voyage dans les Pyrénées…
[1]
Alliance républicaine démocratique de 1901 à 1911 et de 1917 à 1920, Parti
républicain démocratique de 1911 à 1917, Parti républicain démocratique et
social de 1920 à 1926, enfin Alliance démocratique à partir de 1926, selon Wikipédia.
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