L'idée m'est venue d'utiliser l'un des outils d'Hérédis pour
en apprendre davantage sur mes ancêtres palois. En ouvrant le Dictionnaire des
lieux (Menu Outils) et en sélectionnant la ville de Pau, j'obtiens une longue liste
de 835 occurrences.
Cette liste peut être classée selon quatre critères :
- Par événement (baptême, mariage, décès, domicile, etc.),
- Par individu (dans l'ordre alphabétique des patronymes),
- Par date (du plus ancien événement au plus récent ou inversement),
- Enfin par subdivision (dans le cas où j'ai indiqué une adresse plus précise que la seule commune actuelle).
Le Palois le plus
ancien de mon arbre
Il s'appelle Antoine Subervielle et il est maître
cordonnier. Baptisé le 10 février 1689, il épouse Jeanne Maisonneuve le
10 janvier 1723 et décède le 20 septembre 1771, à l'âge vénérable
pour l'époque de 82 ans. Le couple a donné naissance à huit enfants durant
la décennie qui a suivi leur mariage.
Les cérémonies religieuses se déroulaient alors dans
l'ancienne église Saint-Martin, dont il ne subsiste aujourd'hui que le clocher,
jouxtant le Parlement de Navarre, sur une ravissante petite place qui offre la
vue sur la chaîne des Pyrénées, à proximité du château.
Les inhumations avaient lieu au cimetière Notre-Dame, derrière
la chapelle Notre-Dame des Morts, à l'emplacement de l'actuelle place
Clemenceau.
La ville avait des dimensions très modestes et les registres
paroissiaux n'apportent aucune précision sur les lieux d'habitation des
paroissiens.
La période
révolutionnaire
C'est dans les premiers registres de l'état civil que je
vois apparaître les noms des rues. Lorsque Pierre Jacques Dabadie vient
déclarer la naissance de son fils Pierre, le 8 thermidor an V (soit
le 26 juillet 1797), cela donne à peu près ceci :
"Est comparu en
la salle commune de la maison publique Pierre Jacques Dabadie marchand
domicilié en la dite commune de Pau section du pont de la Révolution rue des
Pyrénées…"
Ou bien, lorsqu'un certain François Filhon vient déclarer la
naissance de sa fille Magdeleine Angélique le 2 germinal an VII (22 mars
1799) :
"François Filhon
perruquier domicilié en la dite commune de Pau section de la Fontaine rue du
Département…"
L'information est certes plus précise qu'auparavant, mais
les noms des rues ont été modifiés à plusieurs reprises depuis lors, comme vous
pouvez vous en douter. L'occasion d'utiliser un livre acquis récemment sur les
rues de Pau[1].
Mais il me faut toutefois ruser, car l'index est établi à partir des noms
actuels.
Le pont de la Révolution n'est autre que l'ancien pont Royal,
aujourd'hui pont du 14-Juillet, qui enjambe le gave en contrebas à l'ouest du
château, et la rue des Pyrénées s'appelle maintenant la rue Marca. La section
de la Fontaine m'a donné plus de fil à retordre, mais la rue du Département est
devenue la rue des Cordeliers, qui passe par dessus l'ancien ruisseau du Hédas.
Selon Wikipédia, la fontaine de ce quartier fut longtemps le seul point d'eau
de la ville.
À l'époque, Pau comptait moins de
10 000 habitants. Les maisons occupaient principalement une sorte de
triangle à l'est du château, entre la
route de Nay au sud et le ravin du Hédas au nord.
Les adresses au XIXe
siècle
Les actes d'état civil deviennent plus précis au fil des
ans. Les immeubles sont d'abord identifiés grâce au nom de leur propriétaire,
avant qu'une numérotation soit mise en place :
"Le nommé Jean
Germain Caperet né et domicilié à Pau âgé de douze ans cinq mois fils légitime
de Jean Caperet huissier et de dame Thérèse Filhon ménagère, domiciliés à Pau,
est décédé aujourd'hui à six heures du matin, dans la demeure de son père, maison
Anglade rue Henri IV en cette ville…"
L'occasion de découvrir un site développé par le département
des Pyrénées-Atlantiques, intitulé Dédale[2],
qui a mis en ligne un jeu de plans de la ville de Pau, vraisemblablement
établis sous le Second Empire. Précieux documents où figurent non seulement les
anciens noms des rues, mais également les immeubles numérotés et le nom des
propriétaires de l'époque !
J'ai ainsi pu identifier avec précision le lieu où est
décédé en 1871 mon ancêtre François Morel, maison Milhé, rue de la Vieille
Halle : c'est aujourd'hui le n°13 de la rue de Foix, à l'angle de la
place de la Reine-Marguerite.
Source AD 64, Dédale, Atlas de Pau, Extrait du plan n°27 |
Ces plans ne couvrent pas la totalité de la commune de Pau,
dont la population a quadruplé entre 1800 et 1901, mais ils permettent de
jolies découvertes. Quelques promenades en perspective, lors d'une prochaine
escapade dans la capitale béarnaise…
[1]
Michel Fabre, Les rues de Pau des
origines à nos jours, dictionnaire historique et biographique, Éditions des
régionalismes, 2015, ISBN 978-2-8240-0236-1
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