J'aime bien compléter les fratries de mes ancêtres et, si je
ne cherche pas forcément à détailler leur existence par le menu, je souhaite au
moins en repérer les événements majeurs, naissance ou baptême, mariage, décès
ou sépulture.
Or, justement l'autre jour, alors que je me penchais sur
l'histoire de Jean Antoine, le fils aîné du couple formé par Antoine Morel et
Marie Nicolas, pour vous conter les péripéties de son changement de patronyme(1),
je me suis aperçue que j'avais négligé jusque là sa plus jeune sœur, prénommée
Adèle Lucide.
Je me souvenais avoir cherché en vain un éventuel mariage
dans les tables décennales de Peyrus. Pas davantage de succès, à l'époque, en
lançant une requête sur Geneanet, mais la base de données évolue sans cesse, au
gré des mises à jour des arbres de ses innombrables participants. Je fis donc une
nouvelle tentative.
Une première requête sur le patronyme et au moins un des
prénoms me donna, sans surprise, 1 217 résultats : les Adèle
Morel sont manifestement légion. Je relançai la recherche en la limitant au
département de la Drôme et j'obtins alors seulement 3 réponses (dont la
mienne, j'avais oublié de remplir la case "Identifiants à
exclure" !).
Et là, bingo ! Je trouve une Adèle Lucide Morel, avec
ses date et lieu de naissance, le 6 mai 1806 à Peyrus (Drôme), et
l'identité de ses parents, Antoine Morel et Marie Nicolas : c'est donc
bien celle que je cherche. Et j'obtiens les informations qui me
manquaient : elle est décédée à Cluny (Saône-et-Loire) le 13 mai
1877. Une religieuse ! Je ne risquais pas de trouver son acte de mariage…
La consultation des registres de l'état civil de Cluny m'a
permis de vérifier immédiatement son acte de décès.
AD Saône-et-Loire, Cluny 5E 137/2 vue 5/23 |
Jamais je n'aurais eu l'idée de le chercher dans ce
département où, jusqu'à présent, je n'avais aucun ancêtre identifié. Je dois
donc une fière chandelle à Migrants 71.
Comme ils l'indiquent sur leur page d'accueil, les auteurs ont eu une
excellente idée : "Nous avons
rassemblé dans cette base des actes trouvés sur le site des archives de
Saône-et-Loire ayant la particularité de concerner des personnes venant de
régions éloignées." À ce jour, la base comprend plus de 82 000
individus. Que les auteurs en soient ici chaleureusement remerciés.
Il n'échappera à personne que Cluny est un haut-lieu de la
vie monastique depuis des siècles et que son rayonnement a attiré des dizaines
de milliers de personnes venues de tous les horizons, ce qui explique
certainement en partie le nombre considérable de migrants.
En l'occurrence, Adèle Lucide Morel était religieuse, sous
le nom de sœur Sabine, au couvent des Dames St Joseph de Cluny. Un petit
tour du côté de Wikipédia m'indique que cette congrégation catholique a été
fondée en 1807, qu'elle a pris le nom de St Joseph de Cluny en 1812 et
qu'elle eut rapidement une vocation essentiellement missionnaire. Sœur Sabine
aurait aussi bien pu rendre l'âme à l'île Bourbon ou à St Louis du
Sénégal !
Bien belle région où Sœur Sabine était religieuse....
RépondreSupprimerJe connais la base Migrants 71 par rapport à un mariage dans le Rhône voisin
pour un natif de la Drôme.
Toute piste est bonne à prendre pour grappiller des indices
Fanny-Nésida
J'adore aussi ce genre de surprise ! Toujours émouvant et amusant de voir comment nos ancêtres se sont répandus un peu partout...
RépondreSupprimerJe songerai désormais à "Migrants 71"....
Avec la récente actualité, en tapant "Migrants 71" dans votre moteur de recherche, vous risquez fort de tomber sur des articles de journaux (c'est ce qui m'est arrivé :D).
RépondreSupprimerJe me permet donc de mettre le lien du site : http://gw.geneanet.org/migrants71?lang=fr&m=H&v=search_list
Merci Dominique pour ce partage et cette qualité de narration, qui nous fait entrer dans vos histoires familiales, au même titre que dans les nôtres.
Florence
Effectivement, au moment où j'ai rédigé l'article, je ne pensais pas à cette éventualité. J'aurais dû préciser qu'il fallait passer par Geneanet. Merci d'avoir rectifié.
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