lundi 11 mai 2015

L'ombre d'un doute

Comme je l'avais évoqué dans un précédent billet, je suis en train d'exploiter systématiquement les fiches Geneanet accumulées dans un classeur vert. Sur la quarantaine listée à la mi-janvier, il n'en reste plus que quatre. J'aperçois le bout du tunnel.

La fiche de Marie Reynaud me laisse cependant perplexe. Marie est l'une de mes ancêtres à la neuvième génération, du côté de mon grand-père maternel et de ses aïeux originaires de la Drôme. Elle a épousé Benoît Royanez le 12 octobre 1680 à Alixan, un village au nord-est de Valence, avec son église perchée sur un piton, autour duquel s'enroulent des rues bordées de maisons anciennes.

Eglise d'Alixan
Collection personnelle

L'acte de mariage n'indique que le prénom du père, "Marie Reynaud fille à Jean", avec cette tournure que je rencontre souvent dans les registres du sud de la France, et que je m'efforçais de corriger quand je l'entendais dans la bouche de mes proches, car elle me semblait (et me semble toujours) défectueuse. Pas de mention de la mère, donc.

Selon les arbres en ligne la concernant, Marie Reynaud serait la fille du couple formé par Jean Reynaud et Marie Lantheaume et elle serait née en août 1645.

Dans les registres paroissiaux d'Alixan, je trouve bien l'acte de baptême, mais à la date du 25 août 1646 (erreur relativement fréquente, qui se propage ensuite malencontreusement d'arbre en arbre, si l'on n'y prend garde). Marie aurait donc eu trente-quatre ans lors de son mariage avec Benoît Royanez, âgé de seulement vingt-deux ans, et, sauf erreur de ma part, elle aurait mis au monde au moins sept enfants entre 1681 et 1694. La petite dernière, Marguerite, à quarante-sept ans révolus ? Mmmouais…

Je décide de pousser plus loin l'exploration des registres d'Alixan. Les épousailles de Jean Reynaud et de Marie Lanteaume (sans h, mais avec un e à aigrette, comme disent les paléographes, qui peut prêter à confusion) ont été célébrées dans l'église d'Alixan le 30 mai 1642. J'identifie six enfants du couple :
  • Jean, né dès le 9 novembre 1642 (ce qui explique sans doute la dispense de deux bans lors du mariage des parents : il y avait urgence),
  • Claude, en octobre 1643,
  • La fameuse Marie, en août 1646,
  • Louise, en juillet 1649,
  • Françoise, en avril 1652,
  • Enfin Pierre, en septembre 1655.

Au passage, je découvre l'existence d'un autre Jean Reynaud, qui a épousé une certaine Jeanne Jouvet ou Jonnet le 6 octobre 1651. Ils donnent le jour à trois enfants, baptisés dans la paroisse d'Alixan :
  • Claude, en novembre 1652,
  • Madeleine, en mai 1655,
  • Et enfin une certaine Marie, en juin 1658.

Je commençais à pencher en faveur de cette filiation, mais cette dernière a malheureusement été enterrée le jour même de sa naissance ; c'est précisé dans l'acte de sépulture, distinct de l'acte de baptême et inscrit dans un autre registre. J'avais omis la mention dans un premier temps, mais une seconde lecture ne laisse aucune place au doute.

Acte de sépulture Marie Reynaud
AD Drôme 1 MI 65/R2 vue 180/199

Ensuite, plus rien. Vous me direz que la fratrie est peut-être incomplète et qu'une autre Marie a pu voir le jour ultérieurement. J'ai consulté les tables de baptêmes, mais elles s'interrompent en 1658 pour ne reprendre qu'en 1680. J'ai parcouru les registres jusqu'en 1668, sans plus de succès. Ainsi que les registres de sépulture, pour vérifier si le père ou la mère étaient passés de vie à trépas. Rien. Le couple aurait-il quitté la paroisse d'Alixan ? Comment savoir ?

Un argument plaide toutefois en faveur de la première Marie, celle qui est fille de Jean et de Marie Lanteaume : la présence d'un certain "Pierre Reynaud frère" à son mariage. Mais il ne suffit pas à lever complètement le doute.

Acte de mariage Benoît Royanez et Marie Reynaud
AD Drôme 1 MI 65/R4 vue 104/465


Il me reste un filon à exploiter, mais pour cela il me faudra me rendre aux Archives départementales de la Drôme ou faire appel à l'entraide : la mention d'un contrat reçu par Me. Nouel, notaire de Romans. J'y trouverai sans doute la réponse à ma question, si toutefois j'ai correctement déchiffré son nom dans l'acte de mariage !

1 commentaire:

  1. Bonjour
    Le doute est un sujet en soi, et voilà donc la branche drômoise !
    Je pencherai pour la première Marie
    la bouée de secours peut être le contrat en effet.....

    Fanny-Nésida

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