lundi 3 novembre 2014

Des ancêtres originaires du Comminges

Le Comminges est une région aux contours flous, si j'en juge par l'article quelque peu alambiqué que lui consacre Wikipédia. Si j'ai bien compris, il est situé au pied des Pyrénées, entre Aquitaine et Languedoc, et couvre une partie des actuels départements de l'Ariège, du Gers, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées.

Le Comminges selon Wikipédia

Disons que le Comminges relève de l'ancienne province de Gascogne, terre haute en couleurs, pays de bonne chère et d'accent chantant, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Mes ancêtres commingeois sont originaires, pour autant que je le sache, de la Haute-Garonne et ils ont vécu dans des villages qui ont pour nom Cassagnabère-Tournas, Aulon, Mengué, Aurignac, Peyrouzet.

Je ne sais trop pourquoi je n'avais pas davantage exploré ces branches jusqu'à présent. Peut-être une certaine imprécision dans les registres paroissiaux ? Curés et vicaires ont la fâcheuse habitude d'omettre les noms des parents dans les actes de mariage, ce qui ne facilite guère la tâche du généalogiste, obligé de recouper ces informations avec d'autres pour tenter de remonter le fil des générations.

La lecture des actes est pourtant attrayante. Les patronymes fleurent bon le sud : Adema, Artigues, Picheloup, Favaron… Les prénoms n'en sont pas moins originaux : Besiane, Bertrande, Domenc, Pey… En outre, mes ancêtres du Comminges exercent des métiers que je n'avais pas encore rencontrés chez mes ancêtres de l'Anjou, du Maine et de la Manche : ils sont meuniers, boulangers, maîtres chirurgiens (au XVIIe siècle !), maîtres perruquiers, tailleurs d'habits, que sais-je encore. Ce qui laisse présager d'intéressantes trouvailles le jour où j'oserai enfin aborder les archives notariales et mettre le nez dans les testaments et les contrats.

En attendant, je relève quelques formules originales dans les registres paroissiaux. Par exemple, l'acte de mariage de Guilhaume Adema, qui sera maître chirurgien comme son père, et qui épouse Anne Duffaur. La cérémonie a lieu le 13 juillet 1734 dans l'église de Cassagnabère :

"… ont receu la bénédiction nuptiale Guilhaume Adema et Anne Duffaur étant suffisamment instruits des principes de la doctrine chrétienne et s'y étant disposés par les sacrements de pénitence et eucharistie présents Dominique Nestier notaire Jean Pierre Martin clerc tonsuré et messire Louis Lay prêtre ainsi le certifie Dabeaux curé…"

La négligence concernant les liens de filiation dans les actes de mariage est heureusement compensée par une curieuse circonspection concernant les prénoms lors des baptêmes. J'en veux pour preuve cette formule, relevée dans l'acte de baptême de Bertrande Artigues, en septembre 1683 à Mengué, et que j'ai rencontrée à plusieurs reprises :

"… je me suis soigneusement informé s'il y avait dans la famille dudit Jean Artigues quelque autre fille du même nom…"

Acte de baptême de Bertrande Artigues
AD Haute-Garonne, Aulon 1E2 vue 4/197


Cette sage précaution devrait nous éviter quelques homonymes, et partant quelques potentielles erreurs dans nos arbres généalogiques !

3 commentaires:

  1. Je commence à mesurer tout le travail de recherche qui se cache derrière tes billets : la lecture (ou plutôt le déchiffrage) d'actes anciens, la patience pour remonter les générations sans s'égarer, et la mise dans le contexte géographique et historique. Bravo et félicitations !

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  2. C'est original, cette vérification du prêtre ... S'ils pouvaient avoir tous fait la même chose, notre vie de généalogiste serait plus simple. Moi aussi j'aime bien travailler dans le Sud, on a l'impression à la lecture des registres d'entendre chanter les oiseaux et les cigales :)

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  3. Intéressant ces éléments indiqués par le prêtre !
    Il y a effectivement des variantes dans l'écriture des actes.
    Ceci étant, je vous conseille les actes de Savoie du 18e ou 17e : seulement les noms des pères sont portés dans les actes de mariage !
    Il ne reste plus, pour que le puzzle tienne, à chercher l'acte de naissance pour avoir le nom de la mère (et parfois les prénoms des 2 aïeuls bizarrement),
    et à constituer la famille élargie pour faire des recoupements....
    sinon zone de risques ....c'est déstabilisant au début,
    Nésida

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