Ce dictionnaire amoureux, centré sur ma grand-mère Julia,
m'offre l'opportunité de vous proposer
plusieurs entrées pour la seizième lettre de l'alphabet. Pourquoi ? Pourquoi
pas (comme diraient ceux qui ont été élevés chez les Jésuites(1) ou leurs sympathisants).
Alors, allons-y !
Pau, place du Parlement de Navarre Archives personnelles |
Pau :
assurément la plus belle ville du monde, selon ma grand-mère, qui le répétait
d'autant plus souvent que, devenue veuve, elle avait quitté la capitale du
Béarn pour suivre ses enfants à Paris.
Pyrénées : à
admirer de loin et par beau temps, de préférence à partir du boulevard du même
nom, qui fait la fierté de tous les Palois. Une fois pourtant, une seule sans
doute, Julia s'aventura en étrange équipage sur les sentiers du cirque de
Gavarnie. Une photo immortalisa la scène.
Parapluie :
accessoire indispensable de ce côté-ci des Pyrénées, qui bloquent fâcheusement
les nuages venus de l'Atlantique ; les bergers utilisent un modèle
spécial, surdimensionné et dépourvu de pièces métalliques pour éviter d'attirer
la foudre, lorsqu'ils gardent leurs troupeaux durant la saison des orages.
Papiers de famille :
documents jaunis qui encombrent les tiroirs jusqu'au jour où ils sont exhumés
pour nous raconter l'histoire de nos ancêtres ; ils acquièrent alors le
charme suranné des "memorabilia"
et devraient, à ce titre, se manipuler avec des gants de coton blanc.
Photos anciennes :
clichés de toutes dimensions éparpillés pêle-mêle dans des cartons et des
boîtes même pas "acid free", avant de réapparaître le jour où plus
personne n'est capable d'identifier quels sont ces inconnus qui nous font face
dans leur tenue guindée. Nécessitent parfois l'usage d'une loupe pour tenter de
percer leur mystère.
Palombes :
pigeons migrateurs nettement plus sympathiques que leur cousin sédentaire, le
biset parisien, dans la mesure où ils ont le bon esprit de se laisser capturer
dans des filets au passage des cols pyrénéens. Délicieux en salmis, accompagnés
d'un verre de bordeaux.
Pâtisserie :
mention spéciale pour le "Russe"
de la pâtisserie Artigarrède à Oloron, une pure merveille de crème pralinée
entre deux fines couches que l'on dirait meringuées si elles n'étaient si
aériennes, le tout recouvert d'un nuage de sucre glace. À savourer avec un
verre de jurançon moelleux. Le secret de la recette est mieux gardé que
l'armoire de fer de la Bibliothèque nationale. N'a d'ailleurs jamais migré
jusqu'à Paris (se méfier des imitations).
Le fameux "pastel de Mamie" Archives personnelles |
"Pastel de Mamie" :
portrait de Julia, dans un cadre en bois doré, réalisé par un inconnu doté
d'une signature illisible ; l'une de mes premières visions du matin et
l'un de mes derniers clins d'œil du soir.
Paul Maitreau :
seul fils de Julia, né un an après sa sœur Suzanne, mais dix ans avant les
jumelles et quinze ans avant la fantasque Jacqueline. Passionné de chevaux au
point d'accomplir son service militaire au 2e régiment de
hussards et de figurer sur la liste des "gentlemen riders" admis à monter en course. Par ailleurs, mon
parrain de baptême.
Perrineau :
bijoutier palois, ami de longue date de la famille de Julia ; ses enfants
jouaient avec ceux de ma grand-mère et figurent donc sur certaines photos
anciennes, sans que je puisse toutefois les identifier avec certitude.
Portrait :
exercice difficile pour un généalogiste amateur qui ne dispose que des
vingt-six lettres de l'alphabet pour dresser celui de sa grand-mère maternelle.
(1) Ils ont la réputation de toujours répondre à une question par une autre
question.
Pour moi Pau, c'était seulement l'adversaire historique du CSP (le club de basket de Limoges, club le plus titré au niveau européen, soit dit en passant...). Alors merci de me faire découvrir cette ville sous un autre jour, de lui donner une autre couleur... celle du "pastel de Mamie".
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerJe viens de découvrir votre blog
dans ce billet, je trouve la définition de photos de famille fort bien explicitée
Nésida