lundi 29 août 2016

Des bienfaits de la relecture

Lorsque, en janvier 2015, Elise avait lancé le débat "Faut-il reprendre son arbre généalogique à zéro ?", j'avais vivement réagi : pas question ! Et d'expliquer pourquoi je ne me sentais pas l'âme d'une Pénélope.

Pour autant, il n'est pas inutile de relire à l'occasion les actes collectés lors de ses premiers pas généalogiques, histoire de vérifier si toutes les informations qu'ils recèlent ont été correctement relevées et exploitées. C'est l'une des tâches que je me suis assignée cet été.

Je travaille sur ce que Heredis appelle le dictionnaire des sources : la liste de tous les documents utilisés pour justifier les données saisies dans les fiches individuelles (naissance, baptême, mariages, décès, sépulture, mais aussi diplômes, service militaire, domiciles, voyages, contrats divers, testaments…).

Le mien comprend actuellement plus de 5 000 entrées, depuis mon acte de naissance jusqu'à mes plus récentes découvertes. Sept ans de collecte assidue, à compter de ce 29 mai 2009 où j'ai créé ma première fiche.

Il m'est facile de repérer les premiers documents utilisés, ceux sur lesquels j'ai pu commettre des erreurs de débutant, puisqu'ils sont numérotés par ordre d'entrée dans ma base de données. Mais je bénéficie aussi d'un autre repère : lorsque je crée une nouvelle source, je transcris systématiquement le texte de l'acte dans la zone "Note" ; or, à mes débuts, je saisissais "au kilomètre", sans respecter les renvois à la ligne de la pièce originale. Lorsque la transcription est un bloc de texte sans aucun alinéa, à coup sûr, je n'ai pas relu l'acte depuis longtemps !

Cette revue s'apparente parfois à un toilettage de ma base de données :
  • J'en profite pour supprimer l'événement "naissance" lorsque l'acte de baptême demeure muet sur sa date exacte,
  • Je fais de même avec l'événement "décès" lorsque le registre ne comporte que la date de la sépulture,
  • Je vérifie les patronymes des témoins (sont-ils présents sur Geneanet ? sont-ils fréquents dans la paroisse concernée ?),
  • Je vérifie également, dans la mesure du possible, les noms des hameaux et des lieux-dits, les patronymes des maires et des curés,
  • J'élimine quelques doublons, notamment parmi les parrains et marraines, lorsque les liens de parenté sont précisés dans l'acte ou lorsqu'une signature permet de les identifier.
 Je fais également des découvertes. Prenons le baptême de Catherine Gourichon. Il a eu lieu à Montilliers, dans l'actuel département du Maine-et-Loire, le 24 octobre 1700. Bien écrit, il ne comporte pas de difficulté particulière, sauf peut-être la signature de l'officiant que j'avais mal interprétée : le prêtre s'appelait Métivier et non pas Mérinier, comme je l'avais cru tout d'abord. L'occasion de corriger une erreur, répétée à plusieurs reprises.

J'en profite pour relire les différents actes concernant les parents de Catherine, Etienne Gourichon et Perrine Leroy. Et là, surprise : leur acte de mariage à Montilliers le 21 juillet 1696, déniché en juillet 2009, m'avait paru à l'époque presque totalement illisible !

AD Maine-et-Loire BMS Montilliers 1686-1706 vue 102/231

J'avais à peine déchiffré quelques bribes de phrases au milieu de ce qui me paraissait alors un embrouillamini de lignes, de pâtés, de surcharges et de ratures, mêlé au texte de la page précédente qui apparaissait par transparence : un cauchemar !

En le reprenant calmement aujourd'hui, je m'aperçois que je suis capable de le transcrire en totalité, à deux ou trois mots près. Plusieurs raisons à cela, sans doute :
  • J'ai entretemps participé à deux ateliers de paléographie qui m'ont permis d'acquérir quelques notions indispensables (merci Pierre Valéry Archassal),
  • J'ai acquis une expérience, modeste certes, mais alimentée par la transcription de plusieurs milliers d'actes au fil des ans,
  • Je me suis familiarisée avec le vocabulaire, l'orthographe et les particularités scripturales des XVIIe et XVIIIe siècles (confusion entre le j et le i, entre le i et le y, le s et le z, lettres à jambage, à crosse et à aigrette, "nay" pour "né", etc.) et j'ai appris ce qu'était un acte "insinué", entre autres choses utiles.
 Bref, j'ai progressé. Je note au passage que le mariage d'Etienne Gourichon et de Perrine Leroy, célébré le 21 juillet 1696 après la publication d'un seul ban, intervient une dizaine de jours après la naissance de leur fils Gilles, baptisé le 11 juillet précédent. Mais ceci est une autre histoire…


J'en conclus que ce travail de relecture est indispensable pour enrichir sa base de données et corriger au passage quelques inévitables erreurs. À programmer périodiquement.