Il s'agit de la dernière résidence du couple formé par Maurice
Maitreau et Julia Fourcade. C'est en effet au n°6 de la rue O'Quin à Pau que mon
père faisait livrer des fleurs à ma mère, du temps de leurs fiançailles ;
que mon grand-père rendit son dernier souffle en décembre 1939 ; et que ma
tante Jacqueline rencontra pour la première fois le jeune homme qu'elle
épouserait quelques années plus tard.
Autant dire que ce nom, prononcé à l'anglo-saxonne (ô
Queen !), a bercé une grande partie de mon enfance !
Intriguée par ce patronyme plutôt insolite au pied des
Pyrénées, j'ai effectué quelques recherches et j'ai découvert, dans un premier
temps, que le nom de cette petite rue du centre de Pau, située entre la rue
Pasteur au nord-est et la rue Montpensier au sud-ouest, lui venait d'un certain
Patrice ou Patrick O'Quin(1).
Rue O'Quin sur le plan de Pau |
Ce dernier fut d'abord avocat, après des études de droit à
Paris. Il fut ensuite directeur de la rédaction du Mémorial des Pyrénées, à partir de 1847, avant de devenir membre du
conseil général et député des Basses-Pyrénées, comme on disait encore à
l'époque. Maire de Pau sous le Second Empire de 1860 à 1865, il démissionna
pour raisons de santé et finit sa carrière comme trésorier-payeur général du
département.
Décédé en mai 1878, à l'âge de cinquante-six ans, Patrice
O'Quin fut enterré avec les honneurs dus à un personnage public. Les discours(2) prononcés à cette occasion m'ont permis d'en apprendre davantage sur son compte.
Sa famille, originaire d'Irlande, était arrivée en France à
la fin du XVIIe siècle, dans les bagages, si vous me passez
l'expression, du roi catholique Jacques II d'Angleterre, chassé par la
noblesse protestante. La famille O'Quin s'installa à Bordeaux, dans le quartier
des Chartrons, où elle prospéra dans le commerce (des vins, je suppose ?
l'histoire ne le dit pas).
Le père de Patrice O'Quin, qui avait embrassé la carrière
militaire, épousa une jeune Paloise et c'est ainsi que le jeune homme vit le
jour dans la capitale du Béarn.
Poursuivant mes recherches, j'ai également découvert que
l'immeuble jouxtant le n°6 de la rue O'Quin (le n°4, donc) n'était autre que le
Grand Hôtel où, en novembre 1929, eut lieu le repas de noces de Suzanne, la
fille aînée de ma grand-mère. Et la traditionnelle photo de groupe fut prise
sur le perron de ce même hôtel.
Photo du mariage de Suzanne Maitreau prise sur le perron du Grand Hôtel, rue O'Quin à Pau |
L'immeuble du n°4 rue O'Quin est mentionné dans une étude du
patrimoine architectural de la ville de Pau, avec le commentaire suivant :
"volume et façades monumentales
composées, jardin, clôture, vestibule et escalier, ensemble très intéressant".
Sa construction remonterait au Second Empire.
Mais la dernière fois que je suis passée par là, les deux
immeubles, qui semblaient presque à l'abandon, avaient beaucoup perdu de leur
superbe !
6, rue O'Quin à Pau Archives personnelles |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire sera publié après approbation.