J'avais déjà effleuré le sujet à l'occasion d'un précédent
challenge. Les recherches généalogiques nous conduisent à croiser virtuellement
des notables, au moins à l'échelon de leur paroisse ou de leur commune. Personnages
récurrents, généralement sans lien de parenté avec nos ancêtres, mais qui
apposent régulièrement leur paraphe au bas des actes, comme maire, notaire,
officiant religieux, témoin, secrétaire de mairie…
J'ai donc commencé à constituer une sorte de Bottin mondain,
réservé à mon propre usage, alimenté pour partie par les actes collectés au fil
des pages des registres et pour partie par les dossiers figurant dans la base
Leonore.
Je ne puis m'empêcher de sourire lorsque je relève le nom
des maires qui signaient les actes de l'état civil durant la première moitié du
XIXe siècle. En voici un florilège : Frédéric Auguste de
la Chambre de Vauborel, maire de Notre-Dame-du-Touchet de 1807 à 1818, Pierre André
René Achard de Leluardière, qui lui succéda jusqu'en 1830, ou encore Adolphe
Edme Théodore Archambault Regnard des Coudrées, maire de Salbris sous la
Restauration.
Mes critères de choix ? Des patronymes qui m'évoquent
un bouquet de fleurs des champs, peut-être… Authentiques nobles rescapés de
l'Ancien Régime ou riches bourgeois qui ajoutent le nom de leurs propriétés à
leur patronyme, histoire d'instaurer une certaine confusion, difficile à dire.
Contentons-nous de sourire.
Les ecclésiastiques ne sont pas en reste. Déjà, dans les
registres paroissiaux du XVIIIe siècle, fleurissent ce que j'appelle
les patronymes à coulisse. Je pense à Jean Antoine Dutertre de Savonnière, curé
de Montilliers, à Jacques Maugars de la Gaucherie et à René Nicolas Nepveu de
la Hamardière, curés de Saint-Clément-de-la-Place. Mais mon préféré reste René
Gellé, fils d'un marchand de Doué-la-Fontaine et frère d'une de mes ancêtres à
la huitième génération. Oratorien, devenu curé de Concourson, il signe invariablement
Gellé de Champdoré ! Vanitas
vanitatum…
C'est sympa de collectionner ces patronymes désuets comme tu le fais. Certains noms à rallonges étaient un moyen utile pour différencier les branches de cousins, mais de là à les faire inscrire dans les registres, c'en devient cocasse. La généalogie est l'art de faire parler les noms de famille.
RépondreSupprimerMerci Dominique pour ce sympathique clin d'œil à la vanité de certains anciens, mais je dirais qu'elle est encore présente...Beau #ChallengeAZ.
RépondreSupprimerJe ne savais pas qu'il était possible de remonter aussi loin dans les origines des anciens nobles en utilisant votre méthode.
RépondreSupprimerElle n'est pas aisée certes mais elle permet de retrouver des preuves et des éléments qui permettent de prouver l'existence et l'origine de certaines familles.
Un bon article.
J'ai des ancêtres bourgeois de La Côte St André, en Isère, dont le patronyme était "Cordier-Lacombe". Après la Révolution, un membre de la famille signait "Cordier de Lacombe de la Rollandière". C'est vrai que ça faisait plus chic ! Les filles furent finalement mariées à de simples cultivateurs :)
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