vendredi 17 juin 2016

O comme onomastique

Branche de la lexicologie qui étudie l'origine des noms propres, nous dit le Petit Larousse illustré, elle comprend au moins deux aspects qui intéressent les généalogistes : l'anthroponymie, pour les personnes, et la toponymie, pour les lieux.

Commençons par les patronymes et réservons les toponymes pour un autre billet. Avouez que nous sommes favorisés ; nous reconstituons très partiellement les quelques dix ou douze générations qui nous ont précédés et nous voici avec plusieurs dizaines de patronymes dans notre base de données. Voire davantage si nous prenons soin de noter toutes les personnes citées dans les actes, sans parler des variantes orthographiques dont nous ont gratifiés les différents scripteurs !

Sur l'une des étagères de ma bibliothèque, j'ai retrouvé un ouvrage(1) qui brosse à grands traits la formation des noms de famille. Ils semblent apparaître vers le XIIe siècle, lorsque la nécessité se fait sentir de distinguer dans la vie quotidienne tous les porteurs d'un même prénom, et ils auraient, en France tout au moins, trois sources principales : les surnoms formés à partir d'un nom de baptême, d'un rang dans la famille ou d'un métier, les sobriquets d'après le physique ou le caractère, enfin les noms attribués à partir d'un lieu d'origine ou d'habitation.

Chaque région a ses particularismes, liés au vocabulaire et à la langue parlée par ses habitants. Les patronymes vont évoluer au fil du temps, au hasard des variantes de prononciation et de l'oreille plus ou moins attentive du scripteur, quand celui-ci ne cherche pas à franciser quelque consonance qui lui paraîtrait trop étrangère… Il faudra attendre l'apparition du livret de famille, à la fin du XIXe siècle, pour que l'orthographe des patronymes finisse par se stabiliser.

Nous avons oublié aujourd'hui le processus qui a conduit à la pérennisation d'un nom de famille, mais nous sourions parfois, au détour d'un acte, lorsque nous découvrons le porteur d'un patronyme inattendu. Mon préféré à ce jour ? Jean Nacquefaire !

AD Maine-et-Loire La Chapelle-sous-Doué 1751-1792 vue 206/370

J'ignore à peu près tout de lui. Sinon que, le 30 juin 1772, il était présent à la Chapelle-sous-Doué, lorsque Louis Joseph Maitreau épousa Jacquine Sancier, après le décès de sa première femme, Jeanne Rossignol. Et je m'interroge sur celui de ses ancêtres qui, le premier, fut gratifié de ce surnom de Nacquefaire…



(1) Jean-Louis Beaucarnot, Les noms de famille et leurs secrets, Éditions Robert Laffont, 1988, 356 pages

2 commentaires:

  1. Amusant, en effet ! Tu as l'oeil à tout.

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    1. J'ai pris l'habitude de noter tous les participants cités dans les actes, mais pas forcément tous les signataires, car je me méfie de mes capacités à décrypter les signatures. Il se trouve que celui-ci était cité et savait signer.

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