"Ornement qui
ajoute à l'élégance de quelque chose ou qui, en nombre excessif, constitue une
surcharge" nous dit le Petit Larousse illustré.
C'est l'un des menus plaisirs de la généalogie : au
détour d'un feuillet, dans les registres paroissiaux les plus anciens, vous
découvrez soudain un scribe, nostalgique des enluminures médiévales sans doute,
qui a dessiné une magnifique lettrine ! Vous l'imaginez trempant sa plume
dans l'encrier, lissant la page du plat de la main et tirant la langue pour tracer
les pleins et les déliés.
AD Drôme Alixan 1553-1629 vue 9/171 |
J'en ai découvert plusieurs spécimens dans les archives du
XVIe et du début du XVIIe siècle, que je peine ô combien
à déchiffrer par ailleurs, puis la tradition semble s'estomper ensuite. Ne subsistent
alors que les timbres indiquant que les registres ont été cotés et paraphés,
conformément à un édit royal. Ils ne manquent pas de charme non plus, en dépit
de leur aspect "mécanique", mais ils n'ont pas ce caractère unique
des majuscules ou des figurines imaginées par le desservant d'une paroisse pour
orner la première page de son registre.
AD Maine-et-Loire Concourson-sur-Layon 1692-1742 vue 9/361 |
Et je ne vous parle pas des ruches, ces élégants entrelacs
qui parachèvent la signature(1)
des plus lettrés de nos ancêtres et de leurs contemporains.
AD Maine-et-Loire Angrie 1632-1674 vue 4/252 |
Un seul regret : ne pas avoir fait un relevé
systématique de ces fioritures, au fil de mes trouvailles, dès le début de mes
recherches…
(1) Voir à ce sujet l'ouvrage de Thierry Sabot, Les
signatures de nos ancêtres, ou l'apprentissage d'un geste, Éditions Thisa,
Théma – Histoire et généalogie n°3, ISBN 978-2-918315-05-6
J'ai donc croisé des signatures avec des ruches
RépondreSupprimerEh oui ! Certaines sont d'une incroyable complexité : comment nos ancêtres pouvaient-ils mémoriser de tels entrelacs ? peut-être s'exerçaient-ils longuement ?
SupprimerCela mériterait un album de photos ces belles fioritures
RépondreSupprimerMerci, je suis contente d'avoir appris un nouveau mot de vocabulaire aujourd'hui
RépondreSupprimerMaintenant je vais me faire aussi ma petite collection de ruches car j'en ai croisées souvent
Nous pourrions remettre au goût du jour l'usage des ruches dans nos signatures.
RépondreSupprimerCela nécessiterait un certain entraînement, mais pourquoi pas ?
SupprimerBien qu'étant plus que novice en généalogie comme en graphologie (est-ce le bon terme ?), il me semble distinguer dans le modèle de ruche présenté le dessin des initiales L et F du signataire "Le François".
RépondreSupprimerMerci pour ce partage de découvertes tant esthétiques qu'émouvantes.
Jean-Xavier LOURDEAU
Dans ce cas, on parle plutôt de paléographie, mais vous avez sans doute raison, il y a peut-être un L et un F entrelacés. Bravo !
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