J'ai bénéficié d'un enseignement à prédominance littéraire,
même si j'ai exercé une profession classée dans l'univers des chiffres. Je suis
donc sensible aux charmes de la langue française et, question vocabulaire, nous
sommes plutôt favorisés, nous autres généalogistes amateurs !
À commencer par tous ces métiers rencontrés au détour d'un
registre : affranchisseur, arquebusier, blatier ou bladier, boisselier,
bordager, calicotier, campanier, cerclier, closier, foulonnier, grangier, grelleur,
laneficier, porteur de contraintes, poupelier, taillandier, tireur d'estaing,
tisserand de razes et même… trafiquant !
Inutile de préciser que j'ai rapidement éprouvé le besoin
d'acquérir un dictionnaire des métiers(1),
pour me faire une idée plus précise des professions exercées par mes ancêtres.
J'ai également effleuré les mystères du vocabulaire
religieux dans les registres paroissiaux : balet de l'église, clerc
tonsuré ou prêtre semi-prébendé, casuel, orfroi, sépultuaire, sacriste de peine…
même si douze années d'études dans un établissement confessionnel avaient déjà
éclairé ma lanterne sur certains sujets.
Les unités de compte et de mesure de l'Ancien Régime ne
manquent pas non plus de surprises. J'avais déjà entendu parler des livres, des
sols et des deniers, des marcs, des onces et des grains, des pintes ou des
boisseaux, mais j'ai récemment découvert le journal et la latte,
dans le Nouveau Sencier cadastre livre
terrier de la communauté d'Aucun, chef lieu de la vallée d'Azun dans le
Lavedant, établi et rédigé par Jean Math, arpenteur royal au nom prédestiné.
Il est facile de comprendre que le journal correspond à la
superficie qu'un homme peut labourer en une journée, mais il est plus malaisé
de trouver l'origine de sa subdivision en lattes.
Et comme mes ancêtres sont originaires aussi bien du Maine
et de l'Anjou que de la Normandie ou de la Drôme, du Béarn, de la Bigorre, de
la Lorraine ou du Comminges, chaque incursion dans les archives est l'occasion
de découvrir de nouvelles pépites… Enrichir sans cesse son vocabulaire et
découvrir l'infinie richesse de la langue française, avec ses particularismes
régionaux, menu plaisir de la généalogie.
(1) Daniel Bouchard, Dictionnaire illustré et
anthologie des métiers, Editions Jean-Cyrille Godefroy, 2008,
680 pages, ISBN 978-2-86553-205-6
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