mardi 30 avril 2013

Z comme zouave


Pour clore ce défi, je vous propose une photo extraite de ma collection personnelle. C'est la plus ancienne photo que je possède de mon père.

Emmanuel enfant, Archives personnelles
Il semble avoir cinq ou six ans et il pose en costume de zouave. L'occasion de passer en revue un uniforme qui n'a pratiquement pas été modifié, du moins en ce qui concerne la tenue d'apparat, depuis la création des premières unités en Algérie en 1830 jusqu'à la dissolution du corps des zouaves en 1962.

Sur la tête, un bonnet de feutre rouge, la chéchia. Sur le gilet sans manche, une veste courte en drap bleu foncé, avec passepoils et tresse garance. Un pantalon très ample, sans séparation dans l'entrejambe, appelé sarouel, en principe de couleur garance lui aussi, et une très large ceinture de laine bleu indigo. Enfin des guêtres de drap bleu foncé l'hiver et de toile blanche l'été, sur des souliers cloutés de cuir noir.

Selon Wikipédia, l'aspect oriental de l'uniforme viendrait de l'habillement des soldats au service de l'Empire ottoman, du temps de la Régence d'Alger.

Tout ceci ne nous dit pas pourquoi Emmanuel pose dans une telle tenue, dans le studio du photographe. Était-il invité à une fête costumée ? Je l'ignore et n'ai jamais pensé à lui poser la question. Trop tard, maintenant.

J'ai naturellement retourné la photo, dans l'espoir d'y glaner quelque information supplémentaire. Il s'agit d'un format carte postale, avec un emplacement pour l'adresse et un autre pour la correspondance. Y figure un nom connu des spécialistes : "R. Guilleminot, Boespflug et Cie – Paris", avec un logo à tête de cheval. Cette société, créée au début du siècle dernier, fabriquait des papiers photographiques, des plaques et des films. Le siège était 22, rue de Châteaudun, dans le 9e arrondissement. Le nom a disparu en 1995, semble-t-il, lorsque l'entreprise fut absorbée par la société Bergger, elle aussi bien connue des photographes.

Mais la carte postale est restée muette sur le choix du costume. Cette touche d'exotisme continuera à m'intriguer longtemps encore.

6 commentaires:

  1. Bonjour Dominique
    je rattrape mon retard de lecture :)
    Quelle drôle d'idée de photographier un enfant en costume de zouave à Paris.
    De quand date la photo ? Est ce à l'époque de l'Exposition Coloniale? J'imagine qu'il y a eu un grand vent d'exotisme à Paris à l'époque.

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  2. Non, mon père étant né en 1909, je situe plutôt la photo vers 1913 ou 1914. L'exposition coloniale a eu lieu en 1931, si je ne m'abuse. Mais cela n'explique pas le choix du costume, je suis tout à fait d'accord avec toi.

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  3. En cliquant sur un lien de blog je suis tombee sur votre blog. Je me suis faite expliquee que les parents de l'epoque, fiers de la force de leur armee, achetaient des deguisements de soldats dans les grands magasins et en habillaient leurs enfants.

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  4. Dans les années 1940,et sans doute après, en Anjou,pour les processions des Fêtes Dieu,on habillait ainsi les enfants, Zouaves,St Jean-Baptiste et sa peau de mouton, Enfant Jésus portant sa croix ,Anges...
    Je possède aussi des photographies,format cartes postales de cette époque.
    (J'ai lu que les zouaves rappelaient le corps militaire volontaire,qui fut levé pour protéger le Pape des attaques de Garibaldi en Italie ??)

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    1. La photo présentée ici est plus ancienne. À mon avis, elle est antérieure à la Première Guerre mondiale.

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