vendredi 19 avril 2013

Q comme quinze enfants


L'une de mes découvertes en généalogie, c'est l'importance des familles nombreuses sous l'Ancien Régime. Et quand je dis nombreuses, je veux dire plus de dix enfants. À ce jour, j'ai identifié une quinzaine de couples dans ce cas parmi mes ancêtres.

Source Photopin
J'ai choisi de vous parler aujourd'hui de l'un d'entre eux, Julien Restaux (Sosa 68). Il est né à Buais, dans l'actuel département de la Manche, en février 1723, où il fut laboureur propriétaire au village de la Mercerie, comme son père avant lui. Capable de signer d'une signature assurée, ornée d'une ruche, il se maria deux fois et vécut toute sa vie à la Mercerie, avant d'y décéder en janvier 1809, à l'âge respectable de quatre-vingt-cinq ans.

Source AD Manche, Buais 5MI 1438
Julien Restaux n'avait que vingt-et-un ans lorsqu'il épousa en premières noces Gabrielle Le Monnier. Cela se passait en février 1744, à l'époque où Louis XV régnait sur le royaume de France. Gabrielle Le Monnier était originaire de Sainte-Marie-du-Bois, un village voisin ; elle était sans doute plus âgée que lui, mais l'acte de mariage ne fournit aucune indication et l'absence de registres paroissiaux antérieurs à 1741 ne m'a pas permis de retrouver son acte de baptême.

J'ai également eu des difficultés avec les registres paroissiaux de Buais qui comportent de nombreuses pages illisibles, en raison de la mauvaise qualité du papier et de l'encre qui transparaît à travers les feuilles. Les premiers enfants identifiés du couple Restaux-Le Monnier naissent à Buais en octobre 1751, six ans et demi après la célébration du mariage religieux, ce qui me semble bien tardif. Il s'agit de jumeaux : la fille ne survit qu'une quinzaine de jours et le garçon un peu plus de deux mois. Le couple a ensuite deux autres garçons, l'un en juin 1753, l'autre en février 1758.

Gabrielle Le Monnier décède finalement à la Mercerie en Buais en décembre 1761. L'acte de sépulture indique qu'elle était alors âgée de cinquante-cinq ans, mais cela me paraît peu vraisemblable, à moins qu'elle n'ait enfanté jusqu'à cinquante-deux ans !

Julien Restaux se remarie seize mois plus tard, le 26 avril 1763 (nous sommes toujours sous Louis XV), avec Anne Herbert. Celle-ci est originaire de Buais comme lui. Le couple va donner le jour à onze enfants entre 1765 et 1779, au rythme d'un par an jusqu'en 1770, puis quasiment au même rythme entre 1773 et 1779. La moitié d'entre eux ne vivent hélas que quelques mois. Anne Herbert décède à son tour en février 1799, sans doute épuisée par toutes ces grossesses, âgée d'une soixantaine d'années. Là aussi, je n'ai pu retrouver l'acte de baptême qui aurait validé son âge exact, les registres paroissiaux étant lacunaires.
  

Résumons-nous : Julien Restaux a eu au moins quinze enfants, issus de deux mariages successifs. Beau palmarès, si je puis dire, mais il arrive quand même second derrière Gilles Poirier, qui eut dix-huit enfants, dont dix-sept avec la même épouse ! Cela se passait non loin de là, à Romagny, durant le premier tiers du XVIIIe siècle. Décidément, ces Normands étaient dotés d'un solide tempérament !

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