lundi 8 avril 2013

G comme Goès


J'ai maintes fois entendu ma grand-mère prononcer ce nom, sans y prêter attention. Aujourd'hui qu'elle n'est plus là pour évoquer ses souvenirs, je consulte les papiers de famille pour chercher à en savoir davantage.

Source Photopin

C'est dans ce village, à proximité immédiate d'Oloron-Sainte-Marie, que Julia et son époux Maurice Maitreau s'installèrent durant les premières années de leur mariage. Ils y habitèrent (combien de temps ?) une vaste demeure aux allures de château. La maison existe toujours, elle abrite aujourd'hui un centre équestre : clin d'œil à mon grand-père maternel qui garda jusqu'à sa mort la passion des chevaux !

À ma connaissance, aucun des enfants du couple ne naquit à Goès, mais les deux aînés, Suzanne et Paul, y passèrent une partie de leur enfance. En atteste cette mention au dos d'une image pieuse : "Souvenir de notre première communion, Église de Goès, 17 août 1913".

Maurice ne pouvait guère s'éloigner d'Oloron, où il remplissait les fonctions de greffier auprès du Tribunal civil. Il communiquait donc par courrier avec ma grand-mère, lorsque celle-ci rendait visite à ses parents et, à cette occasion, séjournait à Pau. Quelques-unes de ces lettres sont parvenues jusqu'à moi. Elles reflètent le mode de vie délicieusement suranné des années qui précédèrent la guerre de 1914.

J'en extrais les phrases suivantes. Le 15 novembre 1903 :
"Cette après-midi, comme le temps s'était un peu éclairci, j'ai fait une petite promenade à cheval."

Le 19 août 1905 :
"Les troupes vont cantonner à Goès et à Précilhon pendant les manœuvres ; nous sommes sûrs d'avoir des hôtes. Comment ferons-nous ?"

Le 14 mars 1906 :
"Marie va s'occuper de faire les chambres, l'argenterie, etc…"

Mais le passage que je préfère, c'est celui-ci, écrit le 18 juillet 1907 :
"Le séjour à Goès est bien triste sans ma petite femme et sans mes chers petits. C'est si grand chez nous, si tranquille quand la petite famille n'y est plus. Pas de tapage, pas de bruit, pas de cris, pas de rires, la désolation quoi !
Il me tarde de vous y revoir tous. À bientôt donc ; je vous ramène tous lundi."

Je ne résiste donc pas à l'envie de vous montrer une photographie prise durant cette Belle Époque.

Source Archives personnelles

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