lundi 22 avril 2013

S comme serger


"Le serger est un ouvrier fabricant des étoffes ou tissus de laine, de la serge" nous dit D. Chatry dans Les Métiers de nos ancêtres.

Le Petit Larousse tente de nous éclairer en s'y reprenant à deux fois. La serge est un "tissu de laine dont l'armure est celle du sergé", ce qui fait progresser considérablement la connaissance, vous en conviendrez, d'où cette précision : le sergé est une "armure utilisée pour le tissage d'étoffes à côtes obliques".

En cherchant sur les sites marchands d'Internet, je m'aperçois que le tissu sergé est réputé robuste et solide, ce qui est fort utile pour les vêtements professionnels et les uniformes. Je me demande d'ailleurs si ce n'était pas le tissu utilisé pour confectionner les jupes plissées bleu marine qu'il m'a fallu arborer durant toute ma scolarité ?

Mais foin des digressions, revenons à la généalogie. La première fois que j'ai rencontré un "serger", je suis tombée dans le panneau et l'ai instantanément rebaptisé "berger" ! Impardonnable, je vous l'accorde, mais j'étais néophyte.

AD Mayenne 4E184/3 vue 361/392

Mon ancêtre serger s'appelle Philbert Charles Chardron et il est né le 4 novembre 1741 au bourg de Meslay-du-Maine, dans l'actuel département de la Mayenne. Il fut baptisé le même jour. Son parrain n'est autre que le "vénérable et discret Philbert René Duchesne prêtre curé dudit Mellay" et sa marraine, Marie Duval, veuve de René Denot marchand, signe elle aussi l'acte de baptême d'une main assurée.

Les parents de Philbert, Pierre Chardron et Renée Besnier, se sont mariés en mai 1715 et ont donné le jour à treize enfants entre 1716 et 1741, dont la moitié au moins meurt en bas âge. Le père est qualifié successivement de tireur de laine, de marchand et de journalier. Il ne semble pas savoir signer.

Philbert est le dernier de la fratrie. Il se marie en janvier 1769, à vingt-sept ans, avec Marie Briceau qui en a vingt-trois. C'est alors qu'il est qualifié de garçon serger. Son nom est quelque peu écorché en "Chardon", comme il le sera régulièrement dans les actes de baptême de ses enfants, mais il signe bien "ph chardron" ou parfois "philberth chardron". Le couple aura neuf enfants entre décembre 1769 et octobre 1785, au rythme d'un tous les deux ans.


Dès l'acte de baptême de sa fille aînée, Philbert est qualifié de marchand et il en sera ainsi régulièrement par la suite. Travaille-t-il alors avec François Robineau, marchand serger, présent à son mariage en tant que curateur de son épouse Marie Briceau ? C'est possible.

AD Mayenne 4E184/3 vue 361/392

Philbert Chardron décède en août 1795, à l'âge de cinquante-trois ans, dans sa maison située dans le bourg de Meslay-du-Maine, huit ans après son épouse.

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