lundi 15 avril 2013

M comme Morel


J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises dans ce blog François Morel. Ma grand-mère, ma mère et ses soeurs l'évoquaient avec déférence et son portrait en uniforme, cheveux grisonnants, la Légion d'honneur épinglée sur la poitrine, occupait une place de choix dans l'appartement de ma tante Jacqueline.

Source Archives personnelles

Bref, c'était un personnage important sur lequel couraient nombre d'anecdotes qui relevaient sans doute davantage de la légende familiale que de la vérité historique. J'avais bien tenté, il y a une vingtaine d'années, d'obtenir son acte de naissance en écrivant à la mairie concernée, mais faute de réponse, je n'avais pas poussé plus loin mes recherches à l'époque.

J'en sais aujourd'hui davantage, même si je n'ai pas encore consulté son dossier au Service historique de la Défense. Grâce aux registres d'état civil de la Drôme, désormais en ligne, d'abord.

François Maurice Morel est né le 1er frimaire an IX de la République, soit le 22 novembre 1800, à Peyrus. Ses parents habitent dans la grand'rue de ce village de la Drôme, au pied du plateau du Vercors, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Valence.

Le père, Antoine Morel, exerce alors le métier de foulonnier[i] et ne signe pas l'acte de naissance de son fils, faute de savoir écrire. Dans les actes qui jalonnent la vie d'Antoine Morel, celui-ci est successivement qualifié d'agriculteur, de marchand, puis de cabaretier et d'aubergiste. Cela lui permet sans doute d'assurer une certaine instruction à ses enfants qui seront tous au moins capables de signer leur acte de mariage.

La suite de l'histoire, je la connais grâce au "carnet Morel", un cahier à couverture verte miraculeusement parvenu jusqu'à moi, et dans lequel François Morel a soigneusement recopié de sa propre main les documents importants qui ont jalonné sa vie : diplômes, lettres, ordres de mission, états de service…

Le "carnet Morel", Archives personnelles
Bachelier ès lettres de l'académie de Nîmes en 1821, docteur en médecine de l'académie de Montpellier en 1835, chevalier de la Légion d'honneur en 1848, François Morel a eu une carrière militaire qui l'a conduit de Strasbourg à Mont-de-Marsan et de Metz à l'hôpital de Djidjelli (Algérie) où il fut chirurgien en chef, avant qu'il ne prenne sa retraite en 1854 dans la bonne ville de Pau, où il décèdera le 11 novembre 1871.

J'ai également retrouvé dans la bibliothèque de mes parents un traité de médecine en sept volumes, édité à Paris en 1770, qu'il avait acquis d'occasion, sans doute pour parfaire ses connaissances dans ce domaine. Les livres ont une belle reliure en cuir, un peu usée par le temps, et mon ancêtre a indiqué sur la première page le prix payé pour les obtenir, que je peine à déchiffrer.

Traité de médecine daté de 1770, Archives personnelles
Enfin, grâce à son portrait peint par un artiste inconnu (tableau dont j'ignore ce qu'il est devenu après la mort de ma tante Jacqueline), j'ai pu identifié une très ancienne photo de lui, prise au soir de sa vie. J'en ai conclu que les deux autres photos de la même époque et du même photographe étaient celles de son épouse, Marie François, et de sa fille, Eugénie.

François Morel âgé, Archives personnelles
Tous ces "memorabilia" font que François Morel occupe une place particulière dans ma généalogie.



[i] Ouvrier qui pratique le foulage des draps de laine et/ou qui dirige un moulin à foulon, selon Wikipédia.

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