J'ai déjà évoqué, ici
même il y a… quatre ans déjà ! quelques ouvrages utiles à nous autres,
généablogueurs et généablogueuses. Permettez-moi d'y ajouter aujourd'hui une
découverte toute récente, le dernier livre de Muriel Gilbert(1).
Attention ! Risques de fous-rires. Si, si, je vous
assure, on peut réviser (apprendre ?) quelques règles de grammaire,
d'orthographe et de ponctuation en s'amusant. Ce qui ne me paraît pas
complètement inutile, quelque huit mois avant le prochain challenge AZ.
D'autant que nous autres, pauvres amateurs, sommes
particulièrement exposés aux fautes de toute sorte, à force de déchiffrer des
actes de "baptesme" en
"datte" de "febvrier", "apvril" ou "aoust" et de tenter de décrypter
les patronymes de "pareins"
et de "mareinnes", à une
époque où l'orthographe n'était certainement pas la préoccupation majeure des
officiants. Lesquels, fort fiers de manier la plume sur des registres dûment
cotés et paraphés par le greffe du baillage ou de la sénéchaussée, se
permettaient de parsemer leur texte d'abréviations absconses aux yeux des
profanes, de distribuer les virgules et les accents au petit bonheur la chance
et d'agrémenter leur signature de ruches pour preuve de leur dextérité. Le seul
moyen d'épater leurs paroissiens illettrés, si l'on y réfléchit bien.
Je ne vous cacherai pas que j'éprouve une forte sympathie
pour cette traqueuse de perles en tous genres, qui n'hésite pas à citer
l'ordonnance de Villers-Cotterêts (merci François 1er, grâce à
qui les textes officiels qui rythmaient la vie de nos ancêtres du royaume de
France furent désormais écrits en langue vulgaire). Elle ajoute au passage que
c'est finalement Louis Philippe qui inventa en quelque sorte les fautes en
imposant à l'Administrâââtion (comme dirait un des miens cousins) de respecter
l'orthographe de l'Académie !
Un secret pour être un correcteur ou une correctrice
efficace ? Ne pas s'impliquer dans la lecture du texte, mais se
transformer en chien truffier. Si, si, je vous assure (bis)… Du temps où
j'officiais dans un univers professionnel, nous pratiquions ce que nous
appelions la revue indépendante. Késako ? eh bien, la lecture des rapports
rédigés par les collègues, sur des dossiers qui nous étaient tout à fait
étrangers : le meilleur moyen de dénicher à la fois les incohérences, les
incongruités et les diverses erreurs de syntaxe et d'orthographe qui auraient
échappé à l'attention du rédacteur. Une calculette et un dictionnaire à portée
de main, bien entendu…
Encore quelques mots sur cette correctrice qui officie au
journal Le Monde, dotée d'un humour à toute épreuve : elle avoue laisser
passer, comme tout un chacun, quelques boulettes. Et une citation, relevée
page 61 : "L'orthographe,
a dit Éric-Emmanuel Schmitt un jour où il pensait comme moi, c'est comme la
propreté, une question de respect de l'autre."
Bon, je vous laisse, je retourne à mes lectures, en espérant
être passée cette fois-ci à travers les mailles du filet.
(1) Muriel Gilbert, Au bonheur des fautes,
confessions d'une dompteuse de mots, Vuibert, 2017, 256 pages, ISBN
978-2-298-13843-6
Je soupçonne que tu l'as fait exprès, pour voir ceux qui lisaient attentivement ton billet ? A la 3ème ligne, ce n'est pas Muriel Robert, comme tu l'écris, mais Muriel Gilbert... Ceci dit, ce livre semble plutôt drôle.
RépondreSupprimerEh bien non ! Et pourtant, je l'ai lu et relu ce billet, c'est fou quand même !
SupprimerVoilà, j'ai corrigé. Merci, Nicole. Oui, le livre est drôle et instructif à la fois, un vrai bonheur d'apprendre dans ces conditions.
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