Voilà, je cherchais une idée pour illustrer le thème du mois
de mars proposé par Sophie Boudarel et j'ai découvert de nouvelles
fonctionnalités du logiciel Heredis. Je ne sais pas si elles sont réellement
nouvelles, mais disons qu'elles m'avaient échappé jusqu'à ce jour.
Savez-vous que vous pouvez ajouter des professions dans le
dictionnaire du même nom ? Jusqu'à présent, je tapais "tailleur
d'habits" ou "employé de chemins de fer" dans le champ prévu à
cet effet et le logiciel reconnaissait par défaut le premier mot, qui venait
ainsi enrichir la liste des professions. Si je voulais faire ensuite un tri
pour identifier tous mes ancêtres exerçant le même métier, j'avais de grandes
chances de voir figurer dans la
liste les tailleurs de pierre avec les tailleurs d'habits, et les employés de
bureau ou de commerce avec ceux des chemins de fer !
C'est là qu'intervient une subtilité : vous allez dans
le champ "profession" du module de saisie, vous sélectionnez le texte
"tailleur d'habits", vous cliquez sur la petite flèche située à
droite et hop ! ce nouveau métier est enregistré dans la base de données.
Deuxième astuce : vous pouvez ajouter des variantes à
une profession. Les cultivateurs, fermiers, métayers, laboureurs, closiers,
bordagers (et j'en oublie sûrement) sont tous des agriculteurs, non ?
Alors, comment faire si je veux savoir combien de personnes figurant dans ma
base de données ont travaillé la terre ? c'est simple, en ajoutant des
variantes à la profession d'agriculteur, comme on ajoute des variantes
orthographiques à un patronyme.
Troisième astuce, qui découle de la précédente : la
possibilité de tri par profession, incluant les variantes définies
précédemment. Désormais, je vais dans la palette "Individus", je
sélectionne le critère "Identité", je choisis le champ
"profession", je clique sur la petite loupe pour dire
"contient", j'ajoute "agriculteur", je lance la recherche
et hop ! voilà 585 individus qui apparaissent, sur les 2 974
pour lesquels j'ai indiqué une profession. Deux seulement sont qualifiés
d'agriculteurs dans les actes, mais il faut compter aussi les
245 cultivateurs, les 193 laboureurs, les 31 closiers… je vous
fais grâce des autres !
Je note au passage que je peux afficher cette liste par
ordre alphabétique des patronymes, par ordre chronologique ou par date de
modification. De quoi répondre largement à mes attentes.
J'en ai aussitôt profité pour voir quelles étaient les
professions les mieux représentées. Eh bien, ce sont les religieux qui arrivent
en tête : ils ne sont pas moins de 757, avec leurs variantes (prêtre,
chanoine, diacre, clerc de l'église, clerc tonsuré). Normal, je note
systématiquement l'officiant religieux lorsque j'enregistre un acte de baptême,
de mariage ou de sépulture.
Ils sont suivis par les agriculteurs déjà évoqués, sans
compter les journaliers (129) et les domestiques (68) que j'ai laissés à part,
mais qui travaillaient vraisemblablement aussi sur des exploitations agricoles.
Jusque-là rien de bien surprenant.
J'ai plus de mal avec les "propriétaires" (175),
qui apparaissent dans les actes au XIXe siècle : à quelle
catégorie les rattacher ? Exploitent-ils eux-mêmes les terres qu'ils
possèdent ou se rapprochent-ils plutôt des "rentiers" (21), qui
fleurissent à la même époque ? La distinction entre les deux
recouvrait-elle une réalité ou dépendait-elle simplement du bon vouloir de
l'officier de l'état civil ?
Viennent ensuite les artisans, dispersés dans mes
statistiques selon leur spécialité : 85 tisserands,
38 cordonniers, 30 menuisiers, 25 meuniers… J'allais oublier les
"maréchaux", qui n'ont rien à voir avec les militaires, mais qui
étaient chargés de ferrer les animaux de trait, chevaux mais aussi bœufs de
labour, et de les soigner à l'occasion. C'était le métier de Pierre Mestreau au
XVIIe siècle, mon plus lointain ancêtre du côté de mon grand-père
maternel.
Je terminerai ce billet par trois métiers qui m'ont d'abord
intriguée lorsque je les ai rencontrés pour la première fois : le
poupelier, le tireur d'étain et le maréchal en œuvres blanches !
Mes ancêtres poupeliers sont originaires du nord de la
Mayenne et faisaient commerce de chanvre ou de lin en bottes appelées
"poupées", d'où leur nom. Mon tireur d'étain vivait dans la même
région, mais il cardait la laine pour en faire des estames ou estaings. Enfin
le maréchal en œuvres blanches n'était autre qu'un taillandier, c'est-à-dire un
artisan qui fabriquait des outils tranchants, dont la lame blanchissait sous
l'effet de l'affûtage.
Le taillandier Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg |
Sur ces bonnes paroles, je me demande si je ne vais pas
faire un tour en librairie, pour acquérir un dictionnaire des métiers ? à
moins de le commander directement par Internet, mais ce n'est pas le même
plaisir…
Très pratique ces subtilités sur Heredis ! Je crois que je vais finir par passer à ce logiciel...
RépondreSupprimerIl semblerait que cette possibilité existe dans la version Mac, mais non dans la version PC…
SupprimerJ'arrive après la bataille, mais je confirme que cette possibilité existe aussi sur PC.
SupprimerExcellent, je n'avais pas regardé ce point, merci de nous faire partager ta découverte :) Je crois qu'il y a un bon dictionnaire vendu par la RFG, si tu l'achètes, je compte sur toi pour nous en faire la critique :)
RépondreSupprimerEt à samedi
Après l'avoir vainement cherché à la FNAC et à l'Harmattan (sous une pluie battante), j'ai fini par le commander.
SupprimerMaréchal en œuvres blanches, je trouve cette profession très poétique !
RépondreSupprimerMoi aussi.
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