Ces temps-ci, mon imagination me conduit à Aucun, bourg
rural des Hautes-Pyrénées, cela ne vous aura pas échappé.
J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises les sujets qui ont
agité cette paroisse du val d'Azun durant la Révolution et je vais continuer
dans les semaines qui viennent ; je n'ai pas encore épuisé le sujet. Mais il
est peut-être temps de vous expliquer cet intérêt soudain. Le généathème
proposé par Sophie Boudarel pour le mois d'octobre, "À la découverte de nouvelles sources", m'en donne l'occasion.
Paysage pyrénéen, collection personnelle |
Mais tout d'abord une remarque. Je suis parfois surprise par
la façon dont mes interlocuteurs voient la généalogie : trois dates
piochées dans les registres d'état civil, la photographie d'une tombe, un contrat
de mariage… rien de plus ! Vision un peu simpliste, non ? Il suffit
pourtant de faire un tour sur les sites des archives départementales pour
découvrir la variété des sources mises à notre disposition. Sites qui ne
cessent de s'enrichir au fil des mois.
Prenons les Hautes-Pyrénées. J'ai longtemps pesté contre ce
département qui avait le double tort d'être trop éloigné de mon camp de base et
de tarder à mettre en ligne les documents susceptibles de m'intéresser.
Eh bien, cela valait vraiment le coup de patienter !
De multiples
possibilités d'accès
Le site propose cinq options pour accéder aux fonds
numérisés :
- L'accès par type de documents, le plus austère (une simple liste par ordre alphabétique),
- L'accès géographique, celui que j'utilise le plus, passant par la liste des communes,
- L'accès cartographique, là il suffit de cliquer sur la carte,
- L'accès thématique, joliment illustré, avec cinq pistes à explorer au gré de son humeur (1-Naître, vivre et mourir, 2-Participer, délibérer et décider, 3-Représenter, 4-Glaner, 5-Servir au culte),
- Enfin une recherche par mots-clefs.
Un inventaire par
commune
Si je clique sur Aucun, j'ouvre une page qui me fournit quelques
informations sur le lieu (altitude, superficie, population, origine du nom,
etc.) et m'indique toutes les ressources disponibles en ligne.
Et là, j'ai l'embarras du choix : douze, je dis bien
douze possibilités ! Les grands classiques, bien sûr, registres paroissiaux, état civil, tables décennales, listes de recensement. Avec leur lot de frustrations, ne rêvons pas (années
manquantes, séries incomplètes).
Mais à côté de ces incontournables de la recherche
généalogique, le site recèle d'autres trésors. Par exemple, le cahier de doléances rédigé en mars 1789 : juste quatre feuillets, certes, mais
avec la liste des chefs de famille et leurs préoccupations du moment.
Ou ce procès-verbal d'une visite pastorale effectuée
en 1781 : on y suit pas à pas le vicaire général de l'évêque de Tarbes passant
en revue les bâtiments de l'église et du presbytère, les vases sacrés, les
vêtements sacerdotaux, le mobilier, les registres, les ressources financières
de la cure. Il fourmille de détails. À portée de clic également, l'inventaire des biens de la fabrique, réalisé en 1906, après le vote de la loi sur la
séparation de l'Eglise et de l'Etat en décembre 1905.
Vous voulez en apprendre davantage sur le patrimoine des
familles ? Voici le livre terrier de la communauté d'Aucun, rédigé
en juillet 1761 par Jean Math, arpenteur royal, à des fins éminemment fiscales.
Deux cent dix pages à consulter, à condition toutefois d'avoir bien assimilé
les implications complexes entre maison et famille en pays bigourdan.
D'un accès plus aisé, la monographie communale,
rédigée en 1887. L'instituteur y décrit par le menu le village, son climat, ses
habitants et leur mode de vie, dans un style qui ne manque pas de sel. Je
retiendrai cette phrase : "Les
habitants d'Aucun, au teint rembruni, comme ceux de toute la vallée, ont des
airs d'hidalgos" ! L'Espagne est juste de l'autre côté de la
montagne…
Jusqu'ici, j'ai surtout exploité les registres de délibérations du conseil municipal. Plus exactement les 81 feuillets
qui couvrent la période comprise en janvier 1790 et juin 1805. Et je n'ai pas été
déçue, collectant au passage des informations sur Alexis Fourcade, l'un de ses
frères, l'une de ses sœurs, plusieurs de ses enfants…
Donc oui, je ne puis que vous inciter à partir à la
découverte de nouvelles sources. Vous y trouverez largement de quoi enrichir votre
généalogie.
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