Commençons par remercier ici Brigitte et son blog Chroniques d'antan et d'ailleurs. Grâce au travail remarquable qu'elle est en
train d'effectuer dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale(1), j'ai découvert un site très bien
fait : Le parcours du combattant de la guerre de 1914-1918. N'hésitez pas à aller y faire un tour, si
certains de vos ancêtres ont participé à ce conflit, vous y trouverez sûrement
quelques pépites.
Cela m'a permis, dans un premier temps, de décrypter les
informations contenues dans la fiche matricule, récemment mise en ligne(2), de mon grand-père maternel.
Au-delà de l'aspect pratique, j'en ai retiré un enseignement
plus général sur les méthodes applicables à toute recherche généalogique, que
je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous.
L'auteur du site compare la méthode à mettre en œuvre pour
retrouver le parcours d'un combattant à une enquête policière, dont il définit
ainsi les différentes étapes :
- D'abord,
l'exposition des faits, appuyée sur des preuves, c'est-à-dire sur
des sources clairement identifiées,
- Ensuite,
l'élaboration d'hypothèses, à partir d'indices qu'il va falloir
étayer,
- Puis
des investigations pour trouver des faits supplémentaires, qui
recoupent les premiers et viennent confirmer les hypothèses élaborées à
l'étape précédente (j'ajouterai : ou infirmer, de même que l'on est
censé instruire à charge et à décharge).
L'objectif est de parvenir ainsi à des certitudes : une
sorte d'intime conviction, je suppose ?
L'auteur conclut en disant que "Seule la fin diffère : en Histoire, on ne juge pas". Il
insiste donc sur la neutralité nécessaire en ce domaine, ce qu'il appelle
l'absence de parti pris.
Je pense pour ma part que cette technique d'enquête en trois
étapes peut être efficacement appliquée à toute recherche généalogique :
partir des faits connus grâce à des documents ou des actes, formuler des
hypothèses, rechercher de nouveaux faits à partir des pistes ainsi tracées. Et
parvenir ainsi à un niveau de connaissance raisonnable.
Je formulerai néanmoins une mise en garde. Attention à ne
pas privilégier les seuls faits qui confirment les hypothèses et à ne pas négliger
ou occulter ceux qui viendraient les contredire ! C'est en effet le
risque, pour ne pas dire la tentation : choisir les hypothèses les plus
flatteuses et oublier que nos ancêtres, comme nous, n'étaient pas exempts de
défauts ; sinon gare au risque de tordre quelque peu la réalité…
C'est sans doute pourquoi l'auteur insiste sur le fait que
nous ne sommes pas juges du comportement de nos aïeux et que nous ne devons pas
perdre de vue qu'eux et nous avons vécu à des époques et dans un environnement
différents.
Sur cette même page, l'auteur du site poursuit en listant
les principales sources d'informations pour retracer le parcours d'un
combattant :
- Souvenirs
de famille transmis oralement,
- Souvenirs
de famille transmis par écrit,
- Documents
familiaux tels que photos, lettres, cartes postales,
- Sources
administratives (état civil, recensement, archives des préfectures),
- Presse
locale,
- Archives
militaires.
Il suffirait d'ajouter quelques items (listes électorales,
archives notariales, archives fiscales…) pour faire de cette énumération une
sorte de check-list à dérouler, lorsqu'il s'agit d'entreprendre la rédaction de
l'histoire familiale.
Tout cela me conforte dans l’idée que le métier que j’ai
exercé dans une autre vie m’a d’une certaine manière préparée à la
généalogie : la culture de la preuve, la recherche de documentation,
l’obsession de la pièce justificative, les programmes de travail et les listes
de points en suspens sont aisément transposables dans cette activité, certes
plus ludique mais qui nécessite néanmoins rigueur et organisation.
Et voilà comment, à partir de la lecture d'un billet sur un
blog, je me suis lancée dans une réflexion sur mon travail généalogique !
(1) Une étude
sur les soldats du canton de Vouillé (Vienne), morts pour la France durant la
Première Guerre mondiale.
(2) Au passage,
merci aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques pour l'accès aisé à
ces fiches.
C'est aussi la base de toute recherche scientifique. Merci pour ce rappel.
RépondreSupprimerExcellent billet! :)
RépondreSupprimer"choisir les hypothèses les plus flatteuses et oublier que nos ancêtres, comme nous, n'étaient pas exempts de défauts ; sinon gare au risque de tordre quelque peu la réalité…"
Oui, ce serait franchement dommage car quand cela vire au peu flatteur, c'est précisément là où les histoires deviennent captivantes!
Bonsoir Dominique,
RépondreSupprimerBillet très intéressant .
Je partage pleinement l'idée selon laquelle nous ne sommes pas juges du comportement de nos aïeux et que nous ne devons pas perdre de vue qu'eux et nous avons vécu à des époques et dans un environnement différents.
Bonjour,
RépondreSupprimerLe lien pour le parcours du combattant est corrompu. Voici le nouveau : https://combattant14-18.pagesperso-orange.fr/pasapas.html
Cordialement. Josiane M.
Merci pour cette précision. Effectivement, ce billet date d'avril 2014, ce qui peut expliquer le problème.
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