J'ai déjà évoqué cette famille dans le précédent billet.
Originaire de la paroisse Saint-Porchaire à Bressuire, dans l'actuel
département des Deux-Sèvres, René Richard Duchatellier a épousé Perrine
Le Tellier le 18 juillet 1747 à Concourson.
Source AD Maine-et-Loire, Concourson 1743-1792 Vue 30/442 |
Le couple semble s'être établi durablement dans ce village
des coteaux du Layon, puisque leurs six enfants identifiés (trois garçons et
trois filles) y ont vu le jour et que deux d'entre eux au moins s'y sont mariés
à leur tour.
Curieusement, leur patronyme s'est transformé sur quatre
générations. Le père de René s'appelle simplement François Richart (avec un T,
comme l'un des Dupondt, amis lecteurs de Tintin) lorsqu'il épouse Charlotte
Chaillou en juillet 1715 à Bressuire. Malheureusement les pages du registre,
fort endommagées, ne permettent ni de déterminer avec certitude le jour exact
de la cérémonie, ni de vérifier la signature du mari.
Lorsque René se marie à Concourson en 1747, son père est
nommé "maître François Richard sieur de Maisonneuve" et lui-même "maître René
Richard sieur du Chatelier". Sans
doute le nom des terres qu'ils exploitent : on trouve plusieurs fois ces
toponymes sur la commune de Bressuire.
Dès le baptême de son deuxième enfant dans la paroisse de
Concourson, René devient Richard du Chatellier (avec deux L cette fois).
Lui-même signe invariablement les différents actes qui le concernent "Richard
Duchatellier", sans espace. L'habitude
semble être prise à la génération suivante, notamment par mon ancêtre direct
René Pierre, né à Concourson en janvier 1751. Il épouse (quand et où ?)
Rose Marie Thérèse Lefranc, née à Bournezeau en Vendée.
Las, le couple va connaître les temps troublés de la
Révolution. Lorsque leurs quatre premiers enfants sont baptisés à
Doué-la-Fontaine, respectivement en 1788, 1789, 1790 et 1791, le père bénéficie
toujours de son double patronyme. Mais en 1793, lorsqu'il déclare une cinquième
naissance, il est devenu le simple "citoien René Richard". Brimade de la part du "membre
du conseil général de la commune de Concourson",
chargé de dresser les actes et par ailleurs peu doué en orthographe, ou
prudence de la part du déclarant ? L'histoire ne le dit pas.
L'affaire se répète pour les deux enfants suivants, en 1794
et 1797, à Doué comme à Concourson. Enfin une dernière fille, appelée
"Diasseinte" par l'agent de la commune mais Hiassinte puis Hyacinthe
par la suite, est déclarée à l'état civil le "tridi vingt trois
messidor de l'an septième de la république française une et indivisible". Nous sommes donc en juillet 1799, sous le
Directoire. Les passions s'apaisent. Le père ose signer "Richard
Chatellier", omettant toutefois une
particule trop connotée Ancien Régime sans doute.
Nous voici maintenant au XIXe siècle. Les
marchands fermiers, devenus un temps cultivateurs, sont maintenant "propriétaires". Les tribulations de mes ancêtres ont pris
fin, ils s'appellent à nouveau Richard Duchatellier dans tous les documents
officiels. L'une d'entre eux, Perrine, va épouser André Maitreau en juillet
1819.
Un petit tour au cimetière des Verchers-sur-Layon, commune
voisine de Concourson, confirme que ce patronyme l'a finalement emporté sur les
autres variantes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire sera publié après approbation.