lundi 14 mai 2018

Explorer les branches collatérales

Mon arrière-grand-père paternel, Frédéric Chancé, né en mars 1834 dans le bocage normand, est le dernier d'une fratrie de sept enfants.

J'ai une vision assez claire du sort de ses frères et sœurs. Tous sont nés à la Rousselaie, un hameau sur la commune de Notre-Dame-du-Touchet, à l'extrême sud du département de la Manche, aux confins de l'Orne et de la Mayenne. À l'exception de la petite Marie Jeanne, décédée à seize mois, ils ont tous atteint l'âge adulte, mais leurs existences ont été passablement différentes.

Collection personnelle

Des quatre garçons qui composent la fratrie, un seul, Louis Victor, est resté au pays. Encore faut-il préciser qu'il est décédé à vingt-deux ans, avant d'avoir le temps de fonder une famille et, peut-être, d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte.

Les trois autres garçons, Louis Marin, François et mon arrière-grand-père Frédéric, ont quitté le bocage pour venir tenter leur chance à Paris. Ils y ont exercé le métier de peintres en bâtiments, à une époque où la ville connaissait de multiples réaménagements. Louis Marin, peut-être intoxiqué(1) par les substances contenues dans les pigments (il était broyeur de couleurs), succomba en 1857, à l'âge de trente-sept ans, laissant une veuve et une petite fille. Les deux autres déménagèrent plusieurs fois, de la rue de la Coutellerie à la rue Saint-Jacques, de Montmartre au quartier de la Bourse, mais ils restèrent fidèles à la capitale, où ils firent souche.

Restaient les deux filles aînées. La seconde, Anne Louise Jacqueline, m'a causé quelques soucis. Je ne parvenais pas à dénicher son acte de mariage : en réalité, il ne figurait pas sur les tables décennales de Buais, où avait pourtant eu lieu la cérémonie ! Grâce aux arbres mis en ligne sur Geneanet, j'ai fini par retrouver sa trace et découvert qu'elle avait migré avec son mari vers les cités ouvrières de la banlieue rouennaise. Elle est décédée au Grand-Quevilly, à l'âge de quarante-six ans.

Et Stéphanie Anne ? Les actes de naissance et de baptême de 1816 ne sont pas très clairs : le maire la nomme Faine Anne, semble-t-il, et le curé Fannie Anne ! Prénoms qu'elle conserve sur l'acte de mariage civil, célébré à Villechien  en octobre 1840. Il faut attendre le mariage religieux, en janvier 1841, pour voir enfin apparaître le prénom plus classique de Stéphanie… Cinq enfants voient le jour à Notre-Dame-du-Touchet, où décède son époux, Michel Chalot, en 1853. Lui était maçon, elle sera qualifiée de cultivatrice lors du mariage de son fils Victor vingt-deux ans plus tard, en 1875. Elle ne semble pas s'être remariée.

Mais impossible de mettre la main sur son acte de décès ! Dans ces cas-là, que faire ? Traquer les événements concernant les enfants (mariages, naissances des petits-enfants, etc.) pour tenter  de définir deux dates entre lesquelles le décès serait survenu : Stéphanie Anne est présente au mariage de son fils Victor, en janvier 1875 à Notre-Dame-du-Touchet, mais ensuite ? J'ai épluché les tables décennales des environs, qui ne sont disponibles en ligne que jusqu'en 1892, et lancé des recherches sur Filae sans succès. Pourtant, lorsque son fils Victor décède à Buais en octobre 1891, il semble bien qu'elle ne soit plus de ce monde. Affaire à suivre…

Ces recherches sur l'environnement familial de mes ancêtres m'ont par ailleurs réservé une surprise : son fils aîné, Théodore Chalot, "décédé chez sa mère au village de la Mercerie", dans la commune de Buais, en août 1867, avait lui aussi migré vers Paris, où il exerçait le métier insolite de… batteur d'or ! J'y reviendrai plus en détail la semaine prochaine.


D'ici là, je ne peux que vous inciter à vous intéresser à l'environnement proche de vos ancêtres directs, explorer les branches collatérales, rechercher les mariages successifs  des parents, collecter tous les actes concernant leurs frères et sœurs : vous enrichirez à coup sûr vos connaissances.

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(1) Voir à ce sujet l'article intitulé B comme broyeur de couleurs, publié le 2 avril 2013
http://degresdeparente.blogspot.fr/2013/04/b-comme-broyeur-de-couleurs.html

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