La consultation du dossier de mon grand-père paternel aux
Archives de la RATP(1) va me
permettre d'en apprendre davantage à son sujet. Après l'avoir rapidement
parcouru pour en découvrir le contenu, il est temps que j'en reprenne chaque
feuillet en détail.
Je commence par la fiche de renseignements que Frédéric
Chancé a sans doute remplie lorsqu'il postulait un emploi à la Compagnie du
Chemin de fer métropolitain de Paris, la CMP. Il y énumère ses antécédents.
Source : Archives de la RATP |
J'y apprends qu'il a travaillé durant deux ans et demi chez
Monsieur Hoche aîné, marchand drapier 2, rue Colbert à Paris, avant d'entrer en
juillet 1883 chez Messieurs Soehnée et Pegé, également marchands drapiers,
cette fois au 28 de la rue Feydeau. Frédéric y reste jusqu'au 1er
octobre 1886.
Du 1er novembre 1886 au 13 septembre 1893,
il est employé chez Maître Saranne, huissier à Paris, dont l'étude est située
au 6 bis rue du Quatre-Septembre.
Enfin à compter du 2 novembre 1893, il est employé aux
écritures chez Monsieur Abel Goubaud, éditeur de journaux de mode 3, rue du
Quatre-Septembre. Il quitte l'entreprise le 30 avril 1901, pour cause de
restriction de personnel, dit-il. Une rapide incursion sur le site de Gallica
m'apprend au passage qu'Abel Goubaud était notamment l'éditeur du Moniteur de
la Mode.
Plusieurs remarques me viennent à l'esprit. En premier lieu,
mon grand-père paternel a commencé à exercer une activité salariée fort jeune.
Il était né en juin 1865 (sous le Second Empire, donc) ; un rapide calcul
permet de constater qu'il a dû entrer chez Hoche au plus tard en
janvier 1881, deux ans et demi avant de passer chez Soehnée et Pegé. Il
avait donc tout juste quinze ans à ses débuts dans la vie active.
Quarante-trois ans plus tard, il aura la même exigence envers son fils, en lui
signifiant qu'au sortir du lycée il était temps de commencer à gagner sa
vie : mon père entra comme commis chez un agent de change… à quinze ans et
demi !
Deuxième remarque, ses différents emplois se situent dans un
étroit périmètre autour de son domicile. Frédéric a vu le jour au domicile de
ses parents 74, rue de Richelieu, dans le 2e arrondissement de
Paris, à deux pas de la Bourse. L'adresse qu'il indique ensuite, notamment lors
du conseil de révision, est le 8, rue du Quatre-Septembre, mais en réalité il
s'agit du même immeuble, situé à l'angle des deux artères(2).
Or la rue Colbert donne dans la rue de Richelieu à la hauteur de la
Bibliothèque nationale et la rue Feydeau aboutit également rue de Richelieu, un
peu plus au nord.
Quant aux deux autres employeurs, l'un est situé dans
l'immeuble mitoyen du 8, rue du Quatre-Septembre, et l'autre dans l'immeuble en
face ! Voilà qui réglait la question du transport domicile-travail.
Troisième réflexion : je pense que Frédéric a connu
près de dix-sept mois d'inactivité avant d'entrer comme garde, puis comme chef
de train, à la CMP ; en effet, il quitte la maison d'édition fin avril
1901 et il ne devient salarié de la compagnie que le 22 septembre 1902.
Ces quelques lignes sur une fiche de renseignements dans le dossier du personnel m'en apprennent déjà beaucoup sur mon grand-père paternel.
(2) La rue du Quatre-Septembre, qui s'est d'abord appelée rue Réaumur prolongée,
puis rue du Dix-Décembre, a été percée en 1868, trois ans après la naissance de
mon grand-père.
Quelle chance d'avoir retrouvé ces archives. J'avais tenté des recherches pour mon aïeul employé aux chemins de fer, mais sans succès.
RépondreSupprimerBonjour,
SupprimerJe tombe sur votre message assez ancien mais auquel je pourrais répondre à moins que vous n'ayez déjà fait cette recherche. En effet, mon arrière grand-père était cheminot vers 1870 et par le biais de monsieur DROPSY j'ai pu retracer son passé de cheminot. Ce monsieur Dropsy recense tous les employés de chemins de fer français. J'ai d'ailleurs contribué à alimenter cette base de données. Je vous fournis son courriel : henri.dropsy@laposte.net en espérant que vous retrouviez des éléments significatifs au sujet de votre aîeul. Cordialement DSS
Je vous remercie pour ces informations, mais en réalité mon arrière-grand-père travaillait dans une entreprise à l'origine de la RATP (métro) et non pas dans une de celles à l'origine de la SNCF. C'est aux archives de la RATP que j'ai pu consulter son dossier évoqué ci-dessus.
SupprimerCela fait un peu plus de trois choses dans ces deux articles. Voilà des éléments d'une biographie bien racontée.
RépondreSupprimer