lundi 19 mai 2014

Incendie à Salbris

C'est déjà le centième billet posté sur ce blog. J'avais plus ou moins l'intention de faire le point à cette occasion, mais comme j'avais déjà jeté un regard en arrière, en novembre dernier, pour le premier anniversaire de Degrés de parenté, au diable les redites !

Je vous propose donc aujourd'hui ce qui fait parfois le miel des recherches dans les registres paroissiaux, une mention insolite.

Nous sommes à Salbris, au cœur de la Sologne, une modeste bourgade sur les bords de la Sauldre. Pierre Laubret et son épouse Marie Flamand y vivaient vers la seconde moitié du XVIIIe siècle, d'abord au Chêne, puis à la Grange. Mon ancêtre est qualifié tour à tour de manœuvre, de domestique, de laboureur et de journalier, au fil des baptêmes qui se succèdent : pas moins de quinze entre janvier 1777 et avril 1798. Mais rares sont les nourrissons qui survivent. Douze au moins sont portés en terre dans les jours ou les mois qui suivent leur naissance.

Salbris, carte de Cassini
Source La France à la Loupe

J'ai donc abondamment feuilleté (virtuellement, s'entend) les registres tenus par le sieur Saulé, curé de Salbris, et par ses assistants. Et je suis tombé, au détour d'une page, sur ce récit :

AD Loir-et-Cher, Salbris 5 MI 232/R6 vue 8/523

"L'an mil sept cent quatre vingt deux le seize septembre
le feu prit à un petit toit qui couvert en chaume qui touchait
à la ch grange au bled de la cure de là se communiqua
à une grange voisine attenante de celle de la cure consuma
les deux granges avec plus de mille gerbes qui étaient dans
la grange de la cure, de l'avoine, du chanvre, pailles deux
voitures une cariole et une charrette l'incendie se porta ensuite
à une remise de là à un boucher et une autre grange remplie
de foin des finit par bruler un carreau de l'écurie où on
trouva le moyen de l'arreter  Saulé curé
"


On imagine aisément l'affolement, la cloche sonnant le tocsin, les villageois qui s'interpellent et qui courent en tous sens avec des seaux, le combat contre le feu. Le paragraphe rédigé par le prêtre est inséré entre un baptême célébré la veille et la sépulture d'un nourrisson porté en terre le même jour que l'incendie. Rien que de très banal, en somme…

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