L'un de mes cousins issus de germains, qui est aussi un
blogueur invétéré et relaie mon billet du lundi sur son site, a peut-être
trouvé la clef qui me manquait. Ayant trouvé une ressemblance avec son père et
son grand-père, il me suggère que l'inconnue de la photo pourrait être notre
arrière-grand-mère commune, Eugénie Caperet.
Il se trouve que j'ai la chance d'avoir un autre portrait
d'Eugénie, une photo plus tardive qui présente effectivement des similitudes
avec la première : les yeux clairs, le front et l'arc des sourcils, le
dessin de la bouche et jusqu'à la coiffure qui est presque la même. Autre
élément : les perles aux oreilles sont identiques.
Eugénie Caperet, Archives personnelles |
De son côté, Sophie Boudarel estime que la photo sortie du
studio Disdéri pourrait être datée des années 1870, compte tenu de ses
caractéristiques techniques. Elle suggère aussi que la robe sombre pourrait
être la marque d'un deuil : le cadre posé devant la jeune femme pourrait
contenir le portrait d'un défunt. J'ai essayé d'agrandir le scan au maximum et,
en dépit d'une forte pixellisation, je dirais qu'il pourrait s'agir d'un
portrait d'enfant, sans en être tout à fait sûre.
Voyons si tous ces éléments cadrent avec ce que je sais de
mon arrière-grand-mère du côté maternel.
Eugénie Caperet est née à Pau, dans les
Pyrénées-Atlantiques, le 16 mars 1856. C'est la dernière d'une fratrie de
sept enfants dont trois au moins sont morts en bas âge. La famille demeurait
rue Henri IV, en plein centre ville.
Eugénie perd ses parents alors qu'elle est encore très
jeune. Elle n'a que quinze ans quand son père, Jean Caperet, huissier de
justice, décède en août 1871, à soixante-cinq ans. Elle a vingt-et-un ans,
lorsque sa mère part à son tour, en juillet 1877, à soixante-et-un ans.
Elle épouse Théodore Fourcade un an et demi plus tard, le
22 janvier 1879. Le couple aura sept enfants. Les deux premiers, Jeanne et
Paul, voient le jour rue de la Préfecture : Jeanne, née en décembre 1879,
meurt à l'âge de cinq ans ; Paul, né en avril 1881, n'atteint pas sa
onzième année. C'est sans doute pour cette raison que ma grand-mère Julia, née
en 1882 elle aussi rue de la Préfecture, fit toute sa vie l'objet de soins
attentifs (considérée comme étant de santé fragile, elle n'en donnerait pas
moins le jour à cinq enfants).
Viendront ensuite quatre garçons, Joseph en 1884, Jean en
1889, Théodore en 1894 et enfin Henri en 1899. Les trois premiers viennent au
monde dans l'appartement de la rue des Arts, au-dessus de la chemiserie qui fit
la fierté de la famille, le dernier garçon naquit dans la maison Planté, chemin
Méon, non loin de la propriété de Bagatelle qui fait également partie de la
saga familiale.
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse aujourd'hui, si
le portrait Disdéri fut pris à la fin des années 1870 ou au tout début des
années 1880, il pourrait bien s'agir d'Eugénie Caperet : une jeune femme
d'une vingtaine d'années, mariée en 1879, qui avait perdu ses parents. Mais il
faut attendre 1885 pour qu'elle porte le deuil de la petite Jeanne et 1892
celui de Paul.
Il me reste donc à dater plus précisément la photo. Pour
cela, il me faut effectuer des recherches plus approfondies sur le
photographe : un certain H. Disdéri, 6 boulevard des Italiens à Paris,
aurait-il succédé au célèbre André Adolphe Eugène Disdéri, installé au n°8 du
même boulevard ? Et si oui, à quelle date ?
mmm mmm, j'ai hâte de connaître le résultat de vos investigations...
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