… du moins ceux de Haute-Garonne, car ce patronyme étant
l'un des plus courants en France, j'ai aussi des ancêtres Martin en Normandie
et d'autres du côté de la Mayenne.
Domenge Martin, l'une de mes aïeules à la dixième génération,
a épousé Jean Artigues à Aulon le 6 février 1676. Le vicaire de l'époque
étant avare de détails, je sais tout juste que Domenge Martin demeurait alors
au moulin de Pine. J'emboîtais donc le pas à ceux qui ont publié leur arbre sur
Geneanet et je pensais comme eux, en toute bonne foi, qu'elle était la fille
d'Arnaud Martin, meunier de Pine, et de Besiane Favaron. Et ce d'autant plus
facilement que cette dernière était la marraine de la petite Toinette, née en
août 1680. Laquelle se noya quatre ans plus tard, comme je l'ai évoqué dans un
précédent billet (1).
C'est en relisant les informations déjà collectées et en parcourant
à nouveau les registres paroissiaux qu'un doute s'est insinué dans mon esprit.
Si Domenge est bien la fille aînée d'Arnaud Martin et de
Besiane Favaron, elle a été baptisée le 28 octobre 1648. Elle se serait
donc mariée à l'âge de vingt-sept ans, ce qui me paraît un peu tardif (mais,
bon…) et surtout elle serait décédée en janvier 1713 à l'âge de soixante-quatre
ans révolus, et non pas de cinquante-six ans, comme indiqué dans l'acte de
sépulture. Les approximations étaient fréquentes à l'époque, j'en conviens,
mais les curés rajeunissaient rarement leurs paroissiennes dans de telles
proportions ! Il me semblait qu'ils avaient même plutôt tendance à les
vieillir…
Je me plongeai à nouveau dans les archives pour tenter d'élucider
cette question. Les registres d'Aulon disponibles en ligne commencent en 1639
pour les baptêmes, en 1647 pour les mariages et en 1657 pour les sépultures. Il
faut en outre penser à consulter également ceux de Mengué, car l'actuelle
commune d'Aulon regroupe les anciennes paroisses de Cazeneuve et de Mengué,
histoire de compliquer un peu la tâche des généalogistes amateurs.
Je m'aperçois très vite que les Martin ne manquent
pas : plus d'une soixantaine de baptêmes entre 1639 et 1670 d'enfants
issus de plusieurs couples. Dont au moins quatre Domenge Martin :
- Le 26 octobre 1648, la fille d'Arnaud et de Besiane Favaron,
- Le 15 janvier 1651, celle de Jean et de Jeanne Trenque,
- Le 16 décembre 1655, celle de Janet et de Jeanne Barus,
- Enfin le 28 septembre 1657, celle de Bernard et de Peyronne Duclos.
Alors, laquelle choisir ? Je penche pour la dernière,
sans certitude toutefois. Un indice plaide en sa faveur, elle aurait eu cinquante-six
ans en 1713 et l'acte de sépulture que j'avais relevé pourrait fort bien être
le sien. Mais un seul indice, c'est un peu mince à mon goût (eh oui, j'acquiers
de l'expérience au fil des mois).
Un coup d'œil ensuite au registre des sépultures, qui
mentionne l'inhumation d'une Domenge Martin à l'âge de vingt-trois ans, le
28 octobre 1669. Tiens, tiens, celle-ci pourrait fort bien être la fille
d'Arnaud, si seulement le vicaire avait bien voulu indiquer une filiation (grrr…).
Un petit tour enfin du côté du registre des mariages,
histoire d'ajouter à la confusion : pourquoi diable le mariage d'Arnaud
Martin et de Besiane Favaron est-il inscrit une première fois à la date du
15 septembre 1647 et une seconde fois à celle du 18 novembre 1653 ? sans autre précision et tous deux signés par le même vicaire, Pierre
Caubet ! J'ai déjà rencontré le cas d'une réhabilitation de mariage, pour
cause de consanguinité tardivement découverte et d'impossibilité d'annuler le
mariage, compte tenu des enfants nés entretemps. Mais ici, rien dans le texte
du second acte ne vient conforter cette hypothèse.
Autre bizarrerie : Bernard et Peyronne Duclos sont
indiqués comme étant mariés lors du baptême de leur fille Jeanne en avril 1650,
mais leur acte de mariage est daté du… 8 novembre suivant !
Bref, je patauge et, contrairement à ce que le titre
semblait annoncer, je ne suis pas près d'en finir avec ces Martin-là.
(1) Voir Cent mots pour une courte vie, publié le 27/10/2014.
En fait tu pataugesarce que tu as acquis de l experience et que tu te poses plus de questions ... Oui plus on avance et moins on a de certitudes ...
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