Je viens d'achever la lecture d'un très court livre,
intitulé Les obus jouaient à pigeon vole(1).
Il décrit la vie de Guillaume Apollinaire et de ses camarades de tranchée, face
aux lignes allemandes, au Bois des Buttes (Aisne) en mars 1916.
Rappelons que le poète, né en Italie en 1880 mais d'origine
polonaise, s'était porté volontaire pour servir dans l'armée française. Il fut
naturalisé le 9 mars 1916, huit jours avant d'être blessé à la tempe par
un éclat d'obus, alors qu'il lisait un exemplaire du Mercure de France(2).
Vous connaissez sûrement ces portraits de l'homme en uniforme, la tête bandée
ou le front ceint d'une courroie de cuir…
Le livre reprend le compte à rebours des vingt-quatre heures
qui précèdent la blessure. Il décrit sobrement le quotidien misérable de
l'infanterie dans les tranchées et constitue un intéressant contrepoint aux
innombrables ouvrages savants sur la Première Guerre mondiale.
Guillaume Apollinaire sera emporté par la grippe espagnole
le 9 novembre 1918, deux jours avant l'armistice, et il sera enterré au
cimetière du Père-Lachaise. Les cinq mille ouvrages de sa bibliothèque seront
acquis par la Bibliothèque historique de la ville de Paris en 1990.
(1) Raphaël Jerusalmy, Les obus jouaient à
pigeon vole, Editions Bruno Doucey, 2016, 184 pages, ISBN
978-2-36229-094-7
(2) À l'époque, revue bimensuelle qui publiait des poèmes et des textes
littéraires. Disponible en ligne sur le site
de Gallica.
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