lundi 21 mars 2016

Vingt-quatre heures dans les tranchées

Je viens d'achever la lecture d'un très court livre, intitulé Les obus jouaient à pigeon vole(1). Il décrit la vie de Guillaume Apollinaire et de ses camarades de tranchée, face aux lignes allemandes, au Bois des Buttes (Aisne) en mars 1916.


Rappelons que le poète, né en Italie en 1880 mais d'origine polonaise, s'était porté volontaire pour servir dans l'armée française. Il fut naturalisé le 9 mars 1916, huit jours avant d'être blessé à la tempe par un éclat d'obus, alors qu'il lisait un exemplaire du Mercure de France(2). Vous connaissez sûrement ces portraits de l'homme en uniforme, la tête bandée ou le front ceint d'une courroie de cuir…

Le livre reprend le compte à rebours des vingt-quatre heures qui précèdent la blessure. Il décrit sobrement le quotidien misérable de l'infanterie dans les tranchées et constitue un intéressant contrepoint aux innombrables ouvrages savants sur la Première Guerre mondiale.

Guillaume Apollinaire sera emporté par la grippe espagnole le 9 novembre 1918, deux jours avant l'armistice, et il sera enterré au cimetière du Père-Lachaise. Les cinq mille ouvrages de sa bibliothèque seront acquis par la Bibliothèque historique de la ville de Paris en 1990.



(1) Raphaël Jerusalmy, Les obus jouaient à pigeon vole, Editions Bruno Doucey, 2016, 184 pages, ISBN 978-2-36229-094-7

(2) À l'époque, revue bimensuelle qui publiait des poèmes et des textes littéraires. Disponible en ligne sur le site de Gallica.

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